Il a fait son entrée sous les applaudissements en compagnie de son épouse, Ève-Mary Thaï Thi Lac, et s’est aussitôt adressé à la poignée de bénévoles qui l’attendaient, eux aussi résignés devant la tournure des événements.
« Je vais commencer en vous remerciant du fond du cœur pour tout le travail que vous avez fait. Je sais que c’est une soirée difficile, mais je suis content de ce que nous avons accompli dans Saint-Hyacinthe. Nous avons perdu notre bataille dans Saint-Hyacinthe, mais nous l’avons livrée, cette bataille, et sans bataille, il n’y a rien qui se passe. Nous avons tous travaillé très fort pour faire avancer le Québec et Saint-Hyacinthe. C’est un moment difficile pour le PQ, mais le Parti n’est pas mort et il va renaître comme un phénix […]. Je ne partirai pas d’ici en boudant. Nous avons donné notre 110 %, nous avons fait tout ce qu’il était possible de faire, mais la politique, c’est ça. Avec l’âge, je gagne en sagesse et je me sens serein face à tout ça », a-t-il déclaré.
Il a ensuite souhaité bonne chance à Chantal Soucy et à tous les autres élus de la Coalition Avenir Québec qui formeront le prochain gouvernement, mais non sans exprimer ses craintes face au dossier environnemental, un point faible chez les vainqueurs, selon lui. « C’est sûr que je suis inquiet pour l’environnement, qui n’est clairement pas un cheval de bataille pour la CAQ. Nous avons tous à cœur l’avenir de la planète et moi, je vais continuer de travailler pour l’environnement. »
En entrevue, M. Breton a dit s’attendre à ce que bien des observateurs mettent la pauvre performance du PQ sur le dos de son dernier chef, mais lui ne blâme nullement Jean-François Lisée pour cette déroute. « On peut appeler ça une vague, et ça a bien plus à voir avec le fait que les électeurs voulaient quelque chose de neuf. Mais est-ce que ce sera le changement qu’ils souhaitaient? C’est ce qu’ils vont découvrir dans les prochaines années. »
Quant à la montée de Québec solidaire, qui a donné bien du fil à retordre au PQ – la représentante QS dans Saint-Hyacinthe, Marijo Demers, lui a même ravi la deuxième position -, Daniel Breton y voit un autre signe que le camp souverainiste a tout à gagner à regrouper ses forces. « Entre 2001 et 2012, j’ai essayé de trouver le moyen de rapprocher les progressistes, mais je n’y suis pas parvenu. Il y a certainement matière à réflexion là-dessus. Ici, il y avait une très bonne entente entre Marijo et moi, nous n’étions pas le jour et la nuit. »
Enfin, et cela contrairement à ce qu’il a déjà vécu à Montréal, il a trouvé que la campagne électorale dans Saint-Hyacinthe s’était déroulée de façon extrêmement civilisée. « Dans Sainte-Marie-Saint-Jacques, je n’avais pas besoin d’enlever mes pancartes à la fin : elles avaient déjà été toutes arrachées! », laisse-t-il tomber en riant.