18 octobre 2018 - 00:00
Pas de joint en public à Saint-Hyacinthe… à partir de la fin novembre
Par: Rémi Léonard
Photo François Larivière | Le Courrier ©

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La Ville de Saint-Hyacinthe souhaite bannir le cannabis de tous les lieux publics, mais n’a pas légiféré à temps pour le 17 octobre. Photo François Larivière | Le Courrier ©

La Ville de Saint-Hyacinthe souhaite bannir le cannabis de tous les lieux publics, mais n’a pas légiféré à temps pour le 17 octobre. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Maintenant que le cannabis est officiellement légal, les Maskoutains peuvent s’allumer un joint dans la rue, mais pour très peu de temps. La Ville de Saint-Hyacinthe compte interdire sous peu la consommation de cette substance dans tous les lieux publics.


Le maire Claude Corbeil a annoncé cette intention en ouverture de la dernière séance publique du conseil municipal, lundi. Les élus veulent ainsi « encadrer la consommation [de cannabis] sur le territoire maskoutain au-delà des interdictions prévues par le gouvernement du Québec, comme c’est le cas pour la consommation d’alcool », a-t-il affirmé. Fumer du cannabis sera donc prohibé dans tous les lieux publics, municipaux ou non, ce qui comprend les parcs, les rues, les trottoirs, les terrains sportifs, les institutions d’enseignement, les stationnements à l’usage du public et les berges de la rivière, entre autres.

La modification réglementaire en question ne figurait toutefois pas à l’ordre du jour de la dernière séance. L’avis de motion pour modifier le règlement 83 concernant la paix et l’ordre pourrait plutôt être déposé lors de la prochaine rencontre du conseil, le 5 novembre, pour une entrée en vigueur prévue le 29 novembre. Questionné à savoir pourquoi le règlement n’a pas été adopté à temps pour le 17 octobre, le directeur général Louis Bilodeau a répondu que d’autres villes suivaient un échéancier similaire à celui de Saint-Hyacinthe.

Un flou entourera donc les premières semaines de légalisation à Saint-Hyacinthe. À terme, la volonté de la Ville est de restreindre le plus possible les lieux où l’usage du cannabis sera permis. En consommer sera donc exclusivement limité aux terrains privés, avec l’accord du propriétaire. Les locataires pourraient donc se voir interdire de fumer dans leur logement par une clause dans leur bail. Même chose pour les propriétaires de condos si leur syndicat de copropriété choisit d’interdire la consommation de cannabis.

Les amendes minimales en cas de première infraction sont fixées à 100 $ et grimpent à au moins 200 $ en cas de récidive, a expliqué Brigitte Massé, directrice des communications à la Ville de Saint-Hyacinthe. Le règlement 83 offre la possibilité d’imposer des amendes supérieures (jusqu’à 1 000 $ pour une première offense), mais comme dans le cas de la cigarette, le montant minimal sera appliqué (100 $), a-t-elle précisé.

Chacun sa vision

En parallèle, la Ville a transmis son orientation au comité de sécurité publique de la MRC des Maskoutains, dans l’espoir que l’interdiction s’applique également à toute la région, par souci d’uniformité et pour simplifier le travail des agents de la Sûreté du Québec, qui couvrent l’ensemble de ce territoire.

Par contre, le directeur général de la MRC des Maskoutains, André Charron, affirmait lors de la réunion des maires du 10 octobre que « c’est Longueuil qui a adopté la meilleure réglementation [sur le cannabis] ». M. Charron prônait ainsi une réglementation plus souple, selon laquelle l’interdiction de consommer du cannabis s’appliquerait aux mêmes endroits que pour la cigarette. Les parcs et les voies publiques, notamment, ne seraient pas couverts par cette interdiction, contrairement à celle de la Ville de Saint-Hyacinthe.

La MRC et la Ville tiennent toutefois à assurer une réglementation uniforme sur leur territoire. Ils devront donc aligner leur position respective lors du prochain conseil des maires, début novembre.

Pas de point de vente au centre-ville

Même si la Société québécoise du cannabis ne prévoit pas ouvrir une boutique à Saint-Hyacinthe dans l’immédiat, la Ville a déjà déposé le projet de règlement pour encadrer les zones où elle pourrait éventuellement s’installer. Il s’agit grosso modo des abords de la sortie 130 de l’autoroute 20, comprenant tout le périmètre des Galeries St-Hyacinthe, le secteur commercial autour du Wal-Mart, une partie des rues Picard et Daniel-Johnson Ouest ainsi que l’intersection des boulevards Casavant et Choquette.

L’objectif du conseil était de ne pas permettre un tel commerce au centre-ville, a indiqué le maire Claude Corbeil. « [La Ville] a fait fermer des bars de danseuses au centre-ville, alors on ne voulait pas amener une boutique de cannabis à cet endroit », a-t-il avancé. Invité à préciser le lien qu’il trace entre les deux types d’établissements, le maire a plaidé qu’il ne souhaite pas amener cet « achalandage » au centre-ville ni « favoriser la consommation » dans le secteur.

Le noyau commercial de l’avenue Sainte-Anne a aussi été envisagé, mais la présence d’écoles à proximité rendait la chose impossible. Éventuellement, l’arrivée d’une succursale maskoutaine de la Société québécoise du cannabis semble assez inévitable puisque 80 points de vente sont prévus au Québec d’ici 2021.

Rappelons que l’âge minimal pour se procurer du cannabis légalement au Québec a été fixé à 18 ans, mais le nouveau gouvernement caquiste a l’intention de le porter à 21 ans dans les prochains mois. Interdire la consommation dans les lieux publics est aussi dans ses intentions.

Avec les informations de Benoit Lapierre

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