En volume, c’est près de 4 % du marché canadien du lait qui sera concédé aux agriculteurs américains.
Le vendredi 12 octobre, les producteurs laitiers se sont fait entendre au son des klaxons des tracteurs qui suivaient l’imposant cortège.
Les éleveurs ont marché sur une distance de près de 2 kilomètres sur la rue Principale pour se rendre au Parc Miner qui est situé non loin du bureau du député fédéral de Shefford, Pierre Breton.
Sur les nombreuses affiches de protestation que les manifestants brandissaient, on pouvait lire, entre autres : « Trudeau à genou devant Trump » et « Pas d’accord avec ton accord ».
Cette première manifestation était organisée par les Producteurs de lait pour le territoire de la Montérégie-Est et soutenue par la Fédération de l’UPA de la Montérégie.
Après la marche, quelques représentants ont pris la parole sur une petite tribune. « Il y a presque 50 ans, Pierre Elliott Trudeau a mis sur pied la gestion de l’offre. Aujourd’hui, son fils est en train de tout démanteler », a dénoncé au micro Yvon Boucher, président des Producteurs de lait pour la Montérégie-Est.
Pour mobiliser les troupes, M. Boucher a pris une gorgée de lait américain qu’il a aussitôt recrachée. Un geste qui a été imité par le député Pierre Breton pour démontrer son appui aux producteurs laitiers de sa région.
Celui-ci a indiqué qu’Ottawa comptait mettre en place une table de travail pour faire le point sur la situation. « Nous voulons assurer la pérennité de l’industrie laitière au Canada », a assuré M. Breton.
Producteurs laitiers de la MRC
LE COURRIER a rencontré sur place des producteurs laitiers de la MRC des Maskoutains, dont Charles Graveline qui possède un cheptel de 325 vaches laitières à Saint-Jude.
« J’ai trois enfants et je suis en train d’établir une septième génération. On parle de compensations financières, mais celles-ci ne seront jamais à la hauteur des pertes que nous allons subir. C’est des dizaines de milliers de dollars qui seront perdus par ferme », a indiqué M. Graveline.
Ce producteur laitier prévoit un manque à gagner pour son exploitation agricole de l’ordre de 150 000 $ à 180 000 $ par année.
Marie-Pier Vincent, agricultrice à Saint-Valérien, a fait l’acquisition d’une ferme laitière il y a deux ans et demi. Son exploitation compte 40 vaches laitières.
« Cet accord m’affecte énormément et met en péril l’avenir de mon entreprise », a mentionnéavec inquiétude Mme Vincent.
La Fédération de l’UPA de la Montérégie a profité de son assemblée générale annuelle tenue début octobre pour adopter une résolution en vue d’accentuer la pression sur le gouvernement fédéral.