Une enveloppe de 30 000 $ a été réservée à cette fin, mais cinq maires désapprouvent cette initiative et ils ont voté contre la résolution qui a été adoptée à ce sujet le 11 octobre. Ce sont Alain Jobin, de Saint-Barnabé-Sud, Robert Houle, de Saint-Dominique, Stéphan Hébert, de Sainte-Hélène-de-Bagot, Daniel Paquette, de Saint-Valérien-de-Milton, et Mario St-Pierre, de Saint-Pie.
« Ce n’est pas parce qu’une étude est faite que ça va engager les municipalités et je veux que ce soit inscrit [dans la résolution]. On ne veut pas se faire attacher les deux mains dans le dos », a averti le maire St-Pierre.
Selon lui, les petites municipalités n’ont rien à gagner dans ce dossier. « Si Saint-Hyacinthe veut un aéroport, qu’elle le prenne, mais de mettre ça “régional”, je ne suis pas chaud à l’idée. Pour moi, vaudrait mieux un parc industriel régional qu’un aéroport régional. Quand les maires connaîtront les coûts, on verra lesquels lèveront la main », a-t-il répondu au COURRIER.
Mais les maires ne sont pas tous aussi frileux que lui sur la question de l’aéroport. « C’est un dossier dont on parle depuis que je suis maire. Beaucoup de petites villes l’ont fait [prendre en main l’aéroport local] et je suis d’accord avec ça. J’aurais des retombées chez nous parce que beaucoup de nos gens qui sont dans l’industrie agroalimentaire, les centres de recherche, par exemple, utiliseraient ce service. C’est pour ça que j’ai appuyé la proposition du maire de Saint-Hyacinthe », a confié Claude Roger, de La Présentation.
Considérant son poids démographique dans la MRC (63,3 % de la population totale des 17 municipalités) et les huit voix qu’elle détient au conseil sur 25 au total, la Ville de Saint-Hyacinthe n’a pas eu de mal à obtenir la double majorité nécessaire lors du vote sur l’étude.
Achat en vue
Le maire Claude Corbeil a donc amené le dossier à la MRC, lui qui a toujours perçu l’aéroport comme un outil de développement régional inexploité. Il avait d’ailleurs fait de la mise en valeur de l’aéroport l’une de ses principales promesses aux élections municipales de l’automne 2017. « Il faut positionner Saint-Hyacinthe comme destination touristique et d’affaires et, pour cela, il faut aussi que les gens puissent y venir en avion », avait-il argumenté au lancement de sa campagne.
À la MRC, c’est maintenant le directeur de Développement économique des Maskoutains (DEM), Charles Fillion, qui est le porteur du dossier et c’est à lui qu’a été confiée la tâche de préparer l’appel d’offres sur invitation à l’intention de firmes spécialisées dans l’élaboration de plans directeurs d’aéroport.
«Nous aimerions que le contrat soit accordé à la mi-décembre pour que l’étude puisse démarrer en janvier », a indiqué le directeur général de la MRC, André Charron.
Si les conclusions de l’étude s’avéraient positives quant aux possibilités qu’offre l’aéroport, la municipalisation des installations par la Ville ou la MRC pourrait être envisagée, confirme-t-il. Si c’est la MRC qui agit, elle pourrait décider de confier la gestion del’aéroport à une régie régionale.
Joint par le COURRIER, le maire Corbeil a précisé que c’est en février 2018, durant les discussions de son conseil sur les priorités à la Ville, qu’il avait été convenu que le dossier de l’aéroport serait traité à l’échelle régionale. « On a pensé que ce serait bien que ça passe par la MRC, qui avait déjà porté le dossier en 2000-2002. Et comme vous l’avez vu, la majorité des maires sont d’accord avec l’étude », a-t-il souligné, réitérant sa foi dans le potentiel de l’aéroport comme levier économique majeur.
Il a annoncé qu’il allait siéger lui-même sur le comité de suivi qui sera mis sur pied avec la MRC, DEM et Saint-Hyacinthe Technopole.