Alors, quand j’ai appris que non seulement Ford recréait une Ford Mustang Bullitt en ce 50e anniversaire, mais que le lancement se faisait à San Francisco, j’ai fortement souhaité y être invité. En fait, je dirais même que j’ai insisté un peu.
Car quel endroit plus mythique au monde que la célèbre rue Taylor, au cœur même de San Francsico, pour mettre à l’épreuve un des véhicules les plus connus de la marque : la Ford Mustang Bullitt, verte de surcroît, à l’image de celle utilisée dans le film. J’avais, je l’avoue, un peu l’impression de participer à l’histoire!
D’abord une GT
Ne rêvons pas, Ford n’a pas totalement remanié sa Ford Mustang pour l’occasion. On s’est plutôt servi de la base de la Mustang GT que l’on connaît déjà et qui, cette année, a subi de nombreuses modifications. Mais parce que c’est une Bullitt, on a quand même un peu amélioré les choses.
Prenons le moteur, par exemple. Sous le capot de la Bullitt se retrouve le moteur 5.0 litres déjà bien connu des amateurs de « muscle car ». Mais on ne pouvait se contenter de le laisser intact. On lui a donc ajouté quelque 20 chevaux, pour un total de 480. Ajoutez à cela le couple de 420 livres-pied du moteur, et vous aurez une bombe de puissance.
La hausse des chevaux a notamment été réalisée en remaniant les systèmes d’échappement et d’admission et en utilisant le collecteur de la Shelby GT 350. Mais là s’arrêtent les modifications mécaniques. On a jumelé cette motorisation à une boîte manuelle 6 vitesses aussi agréable que celle auquel Mustang nous a habitués et, nostalgie oblige, le levier de transmission est surmonté d’une boule de billard blanche sur laquelle est peint le tracé des rapports. Tout comme celle de Steve McQueen dans le film.
En matière de tenue de route, la Bullitt canadienne peut aussi compter, de série, sur la suspension MagneRide que nos voisins du sud obtiendront en option. Ce type de suspension magnétique s’adapte constamment aux conditions routières et permet à la voiture de littéralement embrasser les aspérités de la route.
Dernier détail, on a accordé un soin jaloux à la création d’un système d’échappement dont la sonorité ressemble à s’y méprendre à celle de la voiture originale (qui était d’ailleurs sur place au moment du lancement de la nouvelle version). Le résultat, c’est un ronron caractéristique que je me suis amusé à accentuer en roulant dans tous les tunnels disponibles de la région de San Francisco.
Et le look
La Ford Mustang Bullitt, c’est aussi et surtout une affaire de look. La couleur (oui, elle est aussi offerte en noire, mais les vrais maniaques opteront pour le vert Highland original), la grille noire encadrée de chrome, les roues noires et le seul écusson Bullitt placé à l’arrière pour symboliser les anciens couvercles de réservoir d’essence sont les seuls compromis que l’on a accordés à l’esthétisme. À l’image de celle du film, on opte pour la discrétion visuelle plutôt que pour le flash.
Dans l’habitacle, des sièges Recaro optionnels apportent un soutien spectaculaire, alors que les versions plus standards proposent des surpiqures, que l’on retrouve aussi un peu partout. Grand écran multimédia, Sync3 et toutes les commodités sont aussi offertes, comme il se doit.
La poursuite
Parce que le lancement se fait à San Francisco, je me suis pris quelques minutes pour le Lieutenant Bullitt lui-même en refaisant, presque en entier, le tracé de la célèbre poursuite (note aux amateurs, non je n’ai pas fait sauter la voiture, les gens de Ford n’auraient pas apprécié). J’avoue avoir eu un petit frisson en descendant la célèbre rue en savourant le ronronnement unique de ma voiture d’essai.
Mais c’est sur la route en banlieue de San Francisco, sinueuse et montagneuse à souhait, que j’ai pu vraiment tester les capacités de la nouvelle Bullitt. Les accélérations sont franches et la tenue de route nettement en avance sur les anciennes Mustang. Bref, il s’agit de l’une des Mustang les plus amusantes, et équilibrées, que j’ai pu conduire.
J’ai adoré mon essai, évidemment, mais j’ai peur d’avoir été influencé par l’aura de nostalgie et d’histoire qui l’entourait, ce qui signifie que j’aurai l’obligation de la réessayer pendant quelques jours pour m’assurer de l’objectivité de mon jugement. Quelle tristesse, non?