Le premier concerne une demande de dézonage présentée par la Ville de Saint-Hyacinthe. Elle vise à soustraire de la zone agricole une superficie de près de 24 hectares pour le prolongement du parc industriel Olivier-Chalifoux, à proximité de l’avenue Pinard et du boulevard Casavant. C’est à cet endroit stratégique que l’on souhaite voir l’entreprise Exceldor transférer ses installations de Saint-Damase. La construction d’un nouvel abattoir de poulets est maintenant estimée à 140 M$ et permettrait le maintien dans la région de 300 emplois. Inutile de préciser que nous n’avons pas le luxe de l’échapper, d’autant plus qu’Exceldor a récemment levé le nez sur la MRC pour investir 35 M$ dans un nouveau centre de distribution à Belœil.
Il ne faudrait pas que les commissaires de la CPTAQ torpillent nos espoirs, car nous n’avons pas de plan B à offrir à Exceldor. Et comme tout le Québec inc. connaît les intentions d’Exceldor, elle n’aura que l’embarras du choix pour dénicher une solution de rechange à l’offre maskoutaine. Méfiez-vous des Drummondvillois.
Le prolongement de la rue Charles-Gilbert se décidera aussi devant la CPTAQ puisque ce tronçon est partie prenante de la demande d’exclusion présentée par la Ville. Le feu vert permettrait de démanteler le passage à niveau du Grand Rang, un geste qui n’enchante pas nos cultivateurs locaux. Leur opposition pourrait trouver un écho favorable auprès des commissaires et compliquer la suite des choses.
L’autre dossier majeur pour l’essor économique de la MRC des Maskoutains concerne un projet présenté par l’entreprise F. Ménard d’Ange-Gardien. Cette dernière souhaite investir 50 M$ dans la création d’un centre de transbordement de grains sur une zone de 20 hectares à Saint-Dominique. Ici, des dizaines de nouveaux emplois sont en jeu. Ce projet part cependant avec une prise contre lui puisque la CPTAQ a déjà exprimé son désaccord. Sauf que le promoteur n’entend pas lâcher le morceau et compte sur l’appui de la MRC, qui lui a cependant demandé de réduire l’ampleur du projet.
La CPTAQ estime que l’endroit visé, un milieu agricole homogène et dynamique, n’est pas idéal, mais dans la mesure où un centre de transbordemement de grains devrait être situé idéalement à proximité des champs de culture et d’une voie ferrée, il semblerait plus logique de le construire dans un champ de Saint-Dominique plutôt que dans le stationnement du centre des arts Juliette-Lassonde, non?
Dans ces deux dossiers, la région a vraiment tout à perdre et tout à gagner.