Dans mon éditorial du 30 août, je suggérais déjà d’intégrer à tout ce débat sur nos écoles l’avenir du Séminaire de Saint-Hyacinthe, ce joyau du patrimoine.
À retardement, le maire de Saint-Hyacinthe vient de saisir la balle au bond de l’envoyer dans la cour de la CSSH. Claude Corbeil a invité les parties concernées, à savoir le conseil des commissaires et la Corporation du Séminaire, à s’entendre pour que l’école secondaire en devenir se réalise dans un séminaire revampé et non dans un tout nouvel édifice près de l’École professionnelle.
Bien entendu, M. Corbeil prêche pour sa paroisse, car cette solution viendrait sceller le sort d’un bien patrimonial qui pourrait avant longtemps devenir un souci municipal. Mais pour que le Séminaire devienne une école secondaire, il faudra d’abord que la Corporation soit vendeuse et qu’elle s’entende sur un prix juste avec la CSSH. Cela dit, la Corporation n’a pas vraiment le choix, dans la mesure où l’immeuble trop vaste de 16,3 M$ représente un fardeau financier qui n’ira pas en diminuant, alors qu’elle s’interroge sur son avenir depuis déjà six ans. Une solution serait donc de se départir de ce bien pendant qu’il y a un acheteur potentiel avec un projet qui cadre parfaitement avec la mission du séminaire. Les prêtres pourraient s’inspirer de ce que les promoteurs des Jardins d’Aurélie ont fait pour les religieuses de deux congrégations à Saint-Hyacinthe et terminer leur vie dans un CHSLD privé.
Le Séminaire et la CSSH ont justement brassé de bonnes affaires ensemble en 2014 quand les prêtres ont vendu une aile du Séminaire à la CSSH afin qu’elle relocalise l’école secondaire Casavant dans les anciens locaux du Collège Antoine-Girouard. La transaction de 6,2 M$ avait nécessité bien peu de travaux de mise aux normes (2,6 M$) puisqu’au final, une école secondaire a pris la place d’une autre. Ce ne sera pas le cas si l’on souhaite étendre les activités éducatives dans le reste du vieux bâtiment. L’adaptation s’annonce complexe et sûrement coûteuse. Il y a cependant déjà 35 M$ sur la table comme point de départ. Mais plus le Séminaire voudra vendre à gros prix, moins il en restera pour amorcer la rénovation.
Reste donc à savoir combien il faudrait investir en tout et partout pour faire du grand Séminaire une école des années 2020, et dans quelle mesure cela est possible. C’est un mystère qui pourra être plus facilement résolu que celui de la Sainte Trinité grâce aux analyses professionnelles en cours. Ce n’est qu’après celles-ci que nous serons en mesure de chiffrer l’opération, de juger de sa pertinence et de prendre une décision éclairée, mais dont l’impact dépasse très largement le domaine scolaire.