Comme c’est déjà le cas avec la cigarette, les fumeurs devront toutefois s’assurer de ne pas indisposer leurs voisins avec la fumée secondaire. Le Code civil assure en effet que tout locataire a droit à la pleine jouissance des lieux, a spécifié le directeur général de l’OHMA, Jean-Claude Ladouceur. « En cas de plainte, nous allons vérifier la situation et tenter d’apporter des correctifs », a-t-il indiqué. En l’absence de coopération de la part d’un locataire, l’organisme peut même déposer un dossier en résiliation de bail à la Régie du logement.
Le conseil d’administration de l’OHMA, qui a arrêté sa décision à l’automne, souhaite ainsi rassurer les locataires qui pourraient s’inquiéter d’une recrudescence de la consommation de cannabis dans leur immeuble. « Nous allons surveiller ça de près », a affirmé M. Ladouceur, sans pour autant aller jusqu’à « jouer à la police » avec les fumeurs de cannabis.
Bref, l’Office ne se mêle pas de la consommation en tant que telle, mais plutôt de ses conséquences sur les non-fumeurs, qui ont droit à un environnement sain. Fumer dans les aires communes, que ce soit une cigarette ou un joint, reste interdit par règlement dans les immeubles de l’OHMA.
M. Ladouceur appelle ainsi au respect mutuel entre les locataires. Que ce soit par rapport à la fumée secondaire ou pour n’importe quelle autre nuisance liée aux odeurs ou au bruit, « nous avons l’obligation de vivre en harmonie », a-t-il rappelé à ses locataires dans le plus récent bulletin d’information de l’Office.
Réaliste, le DG s’attend évidemment à devoir gérer des plaintes… comme c’est déjà le cas. « Il faut comprendre qu’on avait déjà des fumeurs de cannabis avant la légalisation », a-t-il rappelé. Permettre la consommation de cannabis à l’intérieur des logements, dans le respect des autres locataires, faut-il le rappeler, cadre par ailleurs avec la philosophie de l’OHMA, a soutenu Jean-Claude Ladouceur. « Le logement, c’est leur milieu de vie, on tient à respecter ça », a-t-il spécifié. C’est aussi pourquoi l’organisme permet par exemple de fumer la cigarette et d’avoir des animaux de compagnie dans ses logements, contrairement à certains propriétaires privés.
Pas de fumée sans feu
Pour ce qui est des espaces publics, l’interdiction complète est toujours la posture prônée par la Ville de Saint-Hyacinthe même si la réglementation à cet effet se fait toujours attendre. La municipalité souhaite avant tout s’entendre avec ses voisines afin d’arriver avec un règlement uniforme dans toute la MRC et ainsi assurer une application cohérente par les policiers de la Sûreté du Québec. Sauf que le conseil des maires de la MRC ne s’est toujours pas penché sur la question lors de leurs rencontres publiques, alors que le DG de la Ville de Saint-Hyacinthe, Louis Bilodeau, s’attendait à une entrée en vigueur probable d’ici la fin de l’année 2018. De toute manière, « il n’y a pas le feu », a-t-il imagé.