Tous les efforts déployés par le village afin que le drapeau de Carillon soit classé comme objet du patrimoine national – l’avis de classement a été donné en décembre 1997 par Luc Fortin, alors ministre de la Culture et des Communications – ont été reconnus par le jury et récompensés. « Je suis très fier, je peux vous le dire. Le Québec tout entier peut être fier parce que c’est le drapeau de tout le monde. Mais nous avons eu l’aide des députés, c’est le fruit d’un travail d’équipe », a déclaré le maire de Saint-Jude, Yves de Bellefeuille, en allant recevoir le prix.
La directrice générale du village, Nancy Carvalho, a souligné l’importante contribution de la famille Raymond Girouard à la sauvegarde du précieux étendard créé en 1902 par le curé Elphège-Prime Filiatrault et devenu, en 1948, le drapeau du Québec après une légère modification du Carillon original. Ce sont les Girouard – aussi désignés comme finalistes au concours – qui ont assuré la garde du drapeau de Carillon après sa découverte, en 1955, dans les ruines du presbytère incendié.
La famille Girouard a d’ailleurs été désignée finaliste 2019 au Prix Maryse-Séguin, lequel a été créé afin de souligner une contribution particulière à la promotion du patrimoine. Ce prix, nommé à la mémoire de celle qui fut la première chargée de projet en patrimoine à la MRC des Maskoutains, a été décerné cette fois à Antoine Pelletier, un ébéniste artisan de Saint-Liboire qui perpétue une tradition familiale dont l’origine remonte à 1880. « Ses réalisations se retrouvent surtout dans d’innombrables maisons renommées qui, un peu grâce à ses compétences exceptionnelles, ont remporté de nombreux prix », a souligné Robert Mayrand, l’actuel chargé de projets en patrimoine à la MRC.
Le deuxième Prix du patrimoine a été décerné à la cinéaste Maude de Blois, de Saint-Valérien-de-Milton, pour son documentaire Denis Bisaillon, le collectionneur, rendant hommage à ce résident de Sainte-Hélène-de-Bagot considéré comme l’un des plus importants collectionneurs de patrimoine agricole de la région. Le court-métrage a d’ailleurs été projeté durant la remise des prix au restaurant Le Parvis, ce qui a permis à l’assistance d’apprécier tant la beauté des images que le talent de narrateur de M. Bisaillon.
Enfin, le troisième prix du Patrimoine a été décerné à un autre spectaculaire projet de restauration, celui de la maison Vien-Arpin, du 7695, Petit rang Saint-André, à Saint-Hyacinthe. Il s’agit d’une maison de brique de type monumental néo-classique anglais datant de 1903 dont Suzanne Bousquet et Pierrôt Arpin ont entrepris la restauration dès qu’ils en ont fait l’acquisition, en août 2008. La préservation des matériaux d’origine s’est avérée l’un des grands objectifs des propriétaires, et c’est ce qui a notamment séduit le jury. Celui-ci se composait cette année de Claire Gagné, conseillère à Saint-Hyacinthe, Sophie Côté, artiste verrière et conseillère à Saint-Valérien, Luc Brunelle, agriculteur et retraité du ministère de l’Agriculture et des Communications, et Bernard Lajoie, lauréat du prix Maryse-Séguin 2016.
La communauté de Saint-Jude a été mise à l’honneur une troisième fois cette année pour toutes les interventions qui sont effectuées au fil des ans afin que son église datant de 1841-1843 demeure dans un remarquable état de conservation.
Dans le cadre de cette édition 2019, six autres finalistes avaient été proposés au jury. Il s’agit du Courrier de Saint-Hyacinthe, pour se 47 années de chroniques dédiées à l’histoire locale, d’Hélène Dufault et Lise Laferrière, réalisatrices du nouveau circuit patrimonial de Sainte-Hélène-de-Bagot, de la résidence Le Sentier d’Automne, pour la conversion du superbe presbytère de Saint-Liboire en résidence pour aînés, de la Ville de Saint-Pie, pour son monument commémoratif de la maison Johnson, de Steve Chartrand, pour la restauration de sa maison du 18900, Grand rang Saint-François à Saint-Hyacinthe (1879), et de Réal Desourdy, de Sainte-Madeleine, pour ses multiples sculptures et autres objets créés dans la tradition de l’art populaire.