Impliqué dans ce programme de dédommagement, Ottawa refusait jusqu’ici les demandes de Québec et de l’Union des producteurs agricoles (UPA) d’accorder une aide complémentaire.
« L’objectif premier d’un régime d’assurance est de couvrir les pertes. Il faut savoir que les gouvernements contribuent pour 60 %. Plus précisément, l’agriculteur paye 40 %, le gouvernement fédéral 36 % et le palier provincial 24 % », a expliqué Ernest Desrosiers, président-directeur général de La Financière agricole du Québec.
Finalement, les deux paliers gouvernementaux ont réussi à s’entendre. La question des précipitations tombées avant la première coupe de foin était au cœur des discussions entre Québec et Ottawa.
« Dans le programme d’assurance récolte, il y a des paramètres concernant le niveau de pluie reçu avant une récolte. Nous avons réussi à faire décaisser du programme ce montant supplémentaire en ne tenant pas compte de la pluie tombée dans les 10 derniers jours précédant la coupe », a indiqué en entrevue au COURRIER Marcel Groleau, président de l’UPA.
« Nous espérons que les producteurs seront contents du complément qu’ils vont recevoir du programme d’assurance récolte », a-t-il poursuivi.
Les conditions climatiques estivales de 2018 n’ont pas eu que des conséquences négatives pour le milieu agricole.
« L’été dernier, les rendements ont été exceptionnels à Saint-Hyacinthe dans la production de maïs et de soya », a tenu à souligner M. Desrosiers.
Annonce au Centre de congrès
Pour annoncer cette rallonge financière, la nouvelle ministre fédérale de l’Agriculture, Marie-Claude Bibeau, et son homologue provincial, André Lamontage, avaient fait le déplacement jusqu’au Centre de congrès de Saint-Hyacinthe.
« Nous avons trouvé ensemble une solution pour aider les producteurs agricoles qui recevront au final des versements totalisant 60 M$ », a souligné Mme Bibeau.
« Cette sécheresse exceptionnelle a touché près de 3700 producteurs agricoles. Du jamais vu depuis 150 ans. Je pense que, dans ce dossier, nous avons tous fait preuve d’humanisme pour aider les producteurs qui ont souffert des conditions climatiques », a déclaré pour sa part André Lamontage, ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation.
Le communiqué conjoint émis par les deux ministères de l’Agriculture précise que ces indemnités additionnelles découlent de l’enquête sur le prix du foin menée au cours de l’automne par le centre d’études sur les coûts de production en agriculture au Québec.