Par un curieux hasard, la veille, le maire de Saint-Hyacinthe avait justement peiné à expliquer à des étudiants venus à sa rencontre à la séance publique du conseil municipal pourquoi la Ville de Saint-Hyacinthe refusait de signer la Déclaration citoyenne universelle d’urgence climatique, un manifeste un peu raide, mais assez semblable dans le fond et dans la forme au fameux Pacte pour la transition promu par le metteur en scène Dominic Champagne.
Claude Corbeil a fait savoir aux jeunes que la Ville signerait peut-être ce bout de papier éventuellement, mais pas maintenant puisqu’elle avait son propre plan de match, d’autres priorités et surtout un plan de développement durable à concevoir.
On écoutait le maire tenter tant bien que mal de justifier ce délai à reconnaître une évidence et on ne comprenait pas vraiment son entêtement et sa fermeture face aux demandes légitimes de cette belle jeunesse articulée et motivée. À part peut-être l’envie d’avoir le dernier mot. On a revu ce soir-là la même froideur que celle manifestée par cette administration en décembre lors du débat sur la densification du centre-ville.
Le conseil avait déjà tout décidé à l’avance. Rien de ce qu’auraient pu dire les étudiants n’aurait pu ébranler les certitudes des élus, forcer une réflexion plus approfondie ou encore un vote spontané sur la signature de la déclaration. Difficile de croire encore une fois que nos douze élus sont aussi fermés, voire insensibles, face aux revendications des jeunes et à l’urgence climatique.
En quoi signer cette déclaration et même le fameux Pacte est-il incompatible avec la démarche que mène actuellement la Ville de Saint-Hyacinthe au niveau du développement durable? C’est un grand mystère. Ces signatures auraient pu au contraire être présentées comme le point de départ du programme cohérent et structuré que s’apprête à se donner la Ville de Saint-Hyacinthe sur le sujet.
Signer une déclaration est une chose facile à faire, mais se donner localement des cibles, des politiques et des priorités qui visent à répondre à la crise climatique en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et notre dépendance aux énergies fossiles est un exercice beaucoup plus exigeant. Et à ce chapitre, la Ville de Saint-Hyacinthe a déjà un bout de chemin de fait et n’est certainement pas un cancre en la matière. Aussi bien l’affirmer!
Dans ce contexte, il ne serait donc pas gênant pour le maire d’écouter les jeunes et de répondre favorablement à leurs aspirations en sortant son stylo.
Bien au contraire.