Même si l’annonce de sa candidature a amplement circulé la semaine dernière dans les médias de Québecor, le principal intéressé se dit toujours en réflexion. Joint lundi par LE COURRIER, Bernard Barré a reconnu être « fortement sollicité » par le parti, mais a indiqué ne pas avoir pris de décision finale pour le moment. « Je me donne la semaine pour y penser », a-t-il commenté, disant vouloir d’abord consulter les gens autour de lui, notamment à propos de ses différentes implications professionnelles, mais avant tout sa famille.
Preuve du sérieux de sa démarche, M. Barré était tout de même présent la fin de semaine dernière au conseil général québécois du PCC à Victoriaville. L’activité lui a permis de confirmer qu’il était « bien proche » des idées du parti, tout comme de son chef Andrew Scheer, dont le discours l’a « rejoint », a-t-il affirmé.
L’enjeu politique qu’il évoque spontanément est celui de l’équilibre budgétaire, dont il souhaite se faire un ardent défenseur au fédéral, tout comme il l’a été à la Ville de Saint-Hyacinthe. L’autre sujet évoqué par M. Barré est l’immigration, compétence pour laquelle il souhaite « donner plus d’autonomie aux provinces ».
Profil de candidat
Il faudra tout de même patienter encore avant une annonce officielle, mais « si je pars [la campagne], je pars en fou », a-t-il promis, disant ne pas connaître les demi-mesures. Il n’entend pas non plus changer l’attitude combative qu’on lui connaît si jamais il se lançait dans la course. « Ceux qui me connaissent savent que je ne fuis pas l’action », a-t-il indiqué, convaincu de « relever le niveau des débats » advenant sa participation à la campagne électorale.
Depuis sa dernière tentative pour se faire élire sous la bannière conservatrice, Bernard Barré est toujours resté en contact avec le parti et a même dû refuser à plusieurs reprises de se représenter. « Ils insistaient beaucoup à cause du score que j’avais réalisé en 2007 », a soutenu M. Barré. À l’occasion d’élections partielles, il avait effectivement obtenu 37,5 % des voix, terminant deuxième derrière la bloquiste Ève-Mary Thaï Thi Lac, « une victoire à l’arraché », titrait d’ailleurs à l’époque LE COURRIER. À peine un an plus tard, aux élections générales, le PCC ne récoltait plus que 21,25 % des votes et n’a jamais remonté depuis dans Saint-Hyacinthe-Bagot (dont le nom change cette année pour Saint-Hyacinthe-Acton).
Auparavant, Bernard Barré a aussi tenté sa chance au provincial en 2003, cette fois pour l’Action démocratique du Québec, et a également été candidat à une investiture péquiste, sans oublier la trentaine d’années qu’il cumule en politique municipale, toutes en tant qu’élu indélogeable du quartier La Providence.
Dans sa vie professionnelle, M. Barré évolue dans le milieu de la boxe, notamment comme associé et vice-président des opérations et du recrutement au Groupe Yvon Michel en plus d’être analyste sportif à TVA Sports.
Rappelons que sa collègue au conseil municipal, Linda Roy, avait déjà évoqué vouloir se présenter pour les conservateurs aux prochaines élections. Celle-ci aurait toutefois récemment indiqué à M. Barré être « à 200 % derrière lui », a-t-il rapporté.
Les forces en présence
S’il se décide à faire le saut, Bernard Barré affrontera la députée sortante Brigitte Sansoucy, du Nouveau Parti démocratique, qui a elle aussi été conseillère à Saint-Hyacinthe. Les deux ont d’ailleurs siégé ensemble quelques années. Autre figure qu’il connaît bien, René Vincelette pourrait quant à lui se porter à nouveau candidat pour le Parti libéral du Canada. En 2007, ce dernier était pressenti pour représenter le Parti conservateur dans Saint-Hyacinthe-Bagot avant que Bernard Barré ne s’impose comme le candidat officiel. M. Vincelette s’est ensuite présenté pour les bleus l’année suivante, terminant au second rang. En 2015, c’est sous les couleurs libérales que René Vincelette avait talonné la néodémocrate Brigitte Sansoucy (victorieuse avec 28,5 % des voix) en recueillant 27,5 % des suffrages.
Quatre ans plus tard, il semble fin prêt à retenter sa chance. « Mon intérêt est toujours présent. Je fais les démarches pour confirmer le tout. Le processus est enclenché », a-t-il indiqué au COURRIER. René Vincelette occupe actuellement la fonction de président de l’association libérale locale. Selon lui, il n’y a pas d’autres prétendants qui se sont manifestés pour le moment et l’investiture pourrait se tenir dans les prochaines semaines.
Seront également en lice aux élections prévues cet automne le candidat du Bloc québécois, Simon-Pierre Savard-Tremblay, un essayiste, enseignant et chroniqueur, ainsi qu’une candidature encore à annoncer pour le Parti vert du Canada, a informé Robin Marty, organisateur du Québec pour le parti.
Avec les informations de Jean-Luc Lorry