Le plus récent dîner-conférence de la Chambre présenté le 26 avril au Club de golf de Saint-Hyacinthe pouvait donc compter sur une invitée de marque pour inspirer ses membres. Et c’est devant un auditoire majoritairement féminin et en pays de connaissance que Mme Cordeau a raconté son cheminement de carrière particulier et livré au passage quelques réflexions personnelles.
« D’entrée de jeu, sachez qu’à mes yeux, vos expériences ont autant d’importance et de valeur que les miennes. Je n’ai pas encore l’âge de Mathusalem, mais j’ai quand même une longue feuille de route », a précisé Louise Cordeau, qui a dit être née sous une bonne étoile et avoir toujours eu le bonheur facile grâce à l’appui de ses parents, de son conjoint et de sa famille.
Titulaire d’un baccalauréat en droit et d’un autre en relations industrielles, elle a confié qu’elle n’a jamais élaboré de plan de carrière précis. « Je n’ai pas choisi ma carrière, c’est plutôt elle qui m’a choisie », constate avec le recul Mme Cordeau.
Elle savait pourtant dès les premières années qu’elle ne pratiquerait pas le droit toute sa vie – elle l’a fait pendant huit ans – à Saint-Hyacinthe où l’ancienne élève du Collège Saint-Maurice a multiplié les implications auprès de son alma mater tout en trouvant le temps de cofonder La Petite académie, une école préscolaire et primaire privée.
L’attrait de la nouveauté et l’envie de goûter aux coulisses de la politique – son père Fabien Cordeau a été conseiller municipal à Saint-Hyacinthe et député de l’Union nationale – l’a incitée à s’installer à Québec où, à l’âge de 34 ans, elle a convaincu le président de l’Assemblée nationale du temps d’en faire sa cheffe de cabinet, poste qu’elle occupa pendant un peu plus de huit ans.
De duchesse à présidente
Par la suite, et sans qu’elle s’explique trop pourquoi ou comment, son téléphone a toujours sonné, apportant bien souvent son lot de défis à relever.
D’abord comme directrice à Radio-Canada-Québec, puis au Journal de Québec comme éditrice et cheffe de la direction où elle participera à la négociation de six conventions collectives en quatre ans. En tout et partout, elle aura œuvré 12 ans au sein de l’univers médiatique. « J’ai beaucoup de respect pour le travail des journalistes et je considère que de donner son opinion, c’est contribuer à l’avancement de la société. »
Enfin, et à sa très grande surprise, le plus récent appel qu’elle a reçu l’a propulsée en février 2017 aux commandes du Conseil du statut de la femme, pour un mandat de cinq ans, une nomination qu’elle a accueillie bien humblement, elle qui dit n’avoir jamais surestimé son importance ou encore le pouvoir de la carte d’affaires.
Celle qui a été duchesse du Carnaval de Québec en 1982 se considère-t-elle pour autant féministe? « Être féministe pour moi, c’est croire à l’égalité entre les hommes et les femmes. Et l’égalité n’est pas sorcier et cela n’exclut personne. La société québécoise est de plus en plus égalitaire, mais il y a encore du chemin à faire. Personnellement, j’ai encore la capacité d’apprendre et heureusement le pouvoir d’agir afin de rendre la société plus égalitaire. »
En rétrospective, on constate à l’entendre parler de ses implications passées et actuelles qu’elle est une femme comblée sur tous les plans. « Faire grandir et rayonner les organisations, c’est ce qui me rend heureuse. Être le meilleur de soi à travers nos engagements personnels a toujours été mon moteur, mais ce qui me comble le plus, ce n’est pas ma carrière, ce sont mes implications bénévoles », a-t-elle avoué en citant quelques-unes des causes qui lui tiennent à cœur, dont Québec ville en rose qui soutient la lutte contre le cancer du sein et la Fondation Sourdine à Québec.