Cette fameuse carte de plastique nécessaire pour s’inscrire à des activités de loisirs ou avoir accès aux installations sportives et culturelles ne coûtait presque rien auparavant. Elle était offerte au coût symbolique de 2 $ par adulte ou de 8 $ par famille. Ce tarif plus qu’abordable était à un pas seulement de la gratuité totale, du moins pour les résidents de la Ville de Saint-Hyacinthe. Mais plutôt que de franchir allègrement ce pas vers la gratuité, les autorités municipales foncent plutôt dans la direction inverse!
À partir du 1er juillet, les résidents adultes devront débourser 20 $, les familles 50 $ et les aînés 16 $ aux quatre ans. Il est toujours possible de couper la poire en deux en s’inscrivant pour 2 ans, mais l’impact sera le même tous les quatre ans. Bref, aucune gradation logique dans la tarification. Non, le choc. Bang! Pour les non-résidents, la facture annuelle passe de 60 $ à 190 $. On souhaite ainsi décourager les municipalités voisines de se dissocier de l’entente paramunicipale en vigueur en finançant plutôt individuellement leurs citoyens qui souhaitent utiliser les équipements de loisirs de la ville-centre.
Mais quelle est la raison derrière cet ajustement de tarifs pour les locaux? Essentiellement couvrir les frais d’impression et les frais administratifs, a motivé le maire Claude Corbeil. La Ville cherche donc à autofinancer la gestion des cartes selon le principe de l’utilisateur/payeur. Il y a une certaine logique, mais aussi un risque de perdre des abonnés et de nuire à la fréquentation de nos activités et installations.
Oui, la grande majorité des utilisateurs vont assumer la facture sans rechigner. C’est mon cas et ce sera le cas très certainement des cadres de la Ville qui viennent de voir leur salaire hausser d’un minimum de 4,5 % et jusqu’à 11,5 % pour le directeur général.
Mais peut-être que ceux qui peinent déjà à joindre les deux bouts vont prendre le temps d’y penser avant de renouveler leur carte. Certaines petites familles vont sans doute calculer encore un peu plus, l’accès et l’attrait de la médiathèque par exemple devenant soudainement moins accessible qu’auparavant.
On me dira peut-être que l’ajustement de tarif vient avec la possibilité de payer sa carte Accès-loisirs avec sa carte de crédit, une nouveauté (!), mais en ce qui me concerne, cette option est davantage la reconnaissance d’un problème évident avec la nouvelle tarification qu’une solution acceptable. Quelqu’un quelque part a manqué de sensibilité.