Le défi, ambitieux, était de se rendre jusqu’à la base de Valcartier en six jours de course à partir de Saint-Jean-sur-Richelieu et en passant par Saint-Hyacinthe, Drummondville, Victoriaville, Trois-Rivières et Grondines. Le trajet totalisait 360 km, soit un ultramarathon d’environ 60 km chaque jour.
« Je suis crevé et détruit de ma journée, avait-il mentionné d’entrée de jeu en entrevue au COURRIER à l’issue d’une journée tout sauf reposante. Mon but en me lançant de tels défis est d’amasser des fonds pour le programme Sans limites, qui vient en aide aux vétérans et aux membres actifs des Forces, dont certains de mes amis. »
C’est aussi de le préparer petit à petit à un défi, encore plus grand : celui de parcourir le Canada tout en se maintenant au-dessus du 50e parallèle (à la hauteur de Chibougamau) en n’utilisant aucun moyen de transport motorisé. Il est question d’un défi de 10 000 km qui doit débuter le 1er juin, soit le jour de son 34e anniversaire. « Ça va être une belle journée », anticipait déjà M. Martel, qui invite les curieux à suivre son parcours en temps réel via son site kevenmartel.com. Lors de ses périples, il porte en tout temps un tracker sur lui pour faire savoir où il en est dans son voyage.
D’ailleurs, il prévoyait d’autres défis cette année, toujours dans l’optique d’être fin prêt à son parcours transcanadien et de permettre à Sans limites d’obtenir quelques dons grâce à la visibilité qu’il lui donne.
Discipline de vie
Anciennement membre des Forces canadiennes, Keven Martel a été déployé en Afghanistan, escortant en 2009 la caporale Karine Blais, tuée en action. « C’est moi qui ai dû la ramener à ses parents, se souvient le vétéran. Des amis qui étaient dans la même troupe vont prendre des pilules jusqu’à la fin de leurs jours, mais ceux qui osaient plus sortir de leur zone de confort s’en sont mieux sorti. C’est quelque chose que j’ai compris plus tard. » Il estime qu’il applique pleinement cette philosophie depuis trois ans et, depuis, il cherche constamment à se dépasser, autant physiquement que mentalement. C’est aussi ce qu’il prêche dans ses conférences. « Si tu veux être une bonne personne dans la vie, il faut frapper un mur », insiste-t-il.
« Douze minutes après que mes yeux sont ouverts le matin, j’ai mes souliers aux pieds et je suis parti. Je m’entraîne depuis des mois et je cours en moyenne 520 km par semaine, poursuit Keven Martel. Je fais à peu près tout dans la solitude, alors c’est aussi très mental et ça me permet de mieux me connaître. »
Il soutient que « sortir de sa zone de confort » comme il le prône ne doit pas être que physique, au contraire. « Si tu as peur de parler en public, vas-y », cite-t-il en exemple. Depuis qu’il est conférencier, son but est d’« inspirer les gens » et de leur transmettre le message que, peu importe les difficultés, il ne faut pas lâcher et continuer de foncer.
Entre ses différentes sessions d’entraînement et ses défis à venir, Keven Martel a parlé de son parcours et de sa philosophie de vie dans le cadre de conférences qu’ils donnaient un peu partout.
Pour en apprendre davantage sur le programme Sans limites, on visite le www.canada.ca/fr/ministere-defense-nationale/programmes/sans-limites.html.