Pour M. Colbert, le temps était venu de prendre une semi-retraite. L’offre des frères Guillaume et Frédéric Venne, actionnaires de RGFM, est donc venue à point. « Nous sommes dans un domaine très particulier. Nous ne pouvons pas mettre une affiche à vendre et attendre que quelqu’un passe. Il faut que ce soit déjà des gens dans l’industrie, sinon, c’est très difficile à opérer. Les gens de Joliette sont venus me faire une offre. Nous avons discuté longtemps et nous avons fini par nous entendre », explique Jean Colbert.
Il restera toutefois propriétaire du cinéma de Saint-Hyacinthe encore quelques années. Il a aussi bâti en 1992 le cinéma de Boucherville et l’a vendu au groupe Cineplex dans les années 2000 alors que les investissements à y faire devenaient importants.
En parlant de Saint-Hyacinthe, M. Colbert a fait preuve d’audace en réduisant de plusieurs centaines le nombre de sièges pour offrir une expérience plus luxueuse. À Belœil, où on retrouve 1500 places, il n’avait aucunement l’intention de répéter le même modèle. Avant d’accepter de remettre les clés de son entreprise, l’homme d’affaires planchait déjà sur l’ouverture d’une onzième salle. Les plans étaient d’ailleurs prêts.
« J’ai transféré le projet au nouveau propriétaire et, d’ici un an, je suis sûr qu’il sera réalisé, poursuit-il. Ça va bien à Belœil. Nous avons accueilli plus de 4 millions de personnes depuis l’ouverture. Les gens ont un sentiment d’appartenance à leur région. La clientèle venait d’assez loin, comme Boucherville ou Saint-Bruno-de-Montarville. Nous avions une très belle programmation variée. Il n’y avait pas beaucoup de films projetés dans l’industrie qui n’étaient pas présentés à Belœil. »
Jean Colbert a raconté par le passé qu’il s’était fait traiter de fou d’amener un cinéma dans un champ aux abords de l’autoroute. Il a remporté son pari et ce secteur de Belœil continue de se développer depuis.
Une entreprise familiale
La maison mère de RGFM est à Joliette où Marcel Venne, le père de Guillaume et Frédéric, a démarré son premier cinéma. L’entreprise familiale opère aussi maintenant deux cinémas à Drummondville ainsi qu’un autre à Sorel-Tracy.
« Depuis qu’il est ouvert, le cinéma de Belœil a toujours été l’un des plus prisés au Québec, avance Guillaume Venne. J’y ai été à l’ouverture et à quelques reprises de manière personnelle. Nous connaissions M. Colbert depuis longtemps. C’est vraiment une opportunité qui était importante pour nous. Le marché est en croissance et les installations sont exceptionnelles. »
M. Venne assure qu’il gardera les employés en place et maintiendra également la programmation variée qui comprend, en plus des grands succès populaires, les films de répertoire, les opéras du Met en direct, les films de voyages des Aventuriers voyageurs, Passeport pour le monde et les Grands explorateurs ainsi que les concerts d’André Rieu. « Pour nous, il est important de toucher à une clientèle variée. Et les gens de Belœil sont très réceptifs à une telle programmation. »
Au moment de mettre sous presse, le montant de la transaction n’avait pas été dévoilé.