Non, mais on a-tu un bel automne? Pas de farces, je pourrais faire cette blague-là jusqu’en novembre tellement on nous annonce du temps de schnoutte à nous mettre à boutte à force de pus en voir le boutte. Les rayons sont rares, pis le ciel tellement bas que les nuages nous enfargent dans des flaques d’eau. Et plus la météo est maussade, plus nous le devenons aussi. À force de lire et entendre des nouvelles chagrines, nous voyons la vie en morose, nous devenons révoltés ou bougons et le manque de chaleur nous isole.
Mais, comme les rêveurs, les poètes et ceux qui ont la tête dans les nuages nous le rappellent, dans le ciel, le soleil continue de briller. C’est juste qu’on ne le voit pas, surtout si on marche la tête baissée à regarder nos pieds. C’est pour ça que les percées de soleil font tant de bien. On relève la tête, on retrouve de l’élan, du sourire et, surtout, on regarde autour de soi et on s’aperçoit que le monde nous sourit aussi.
C’est ce que j’ai pu constater lundi soir dernier au Centre des arts Juliette-Lassonde lors de ce spectacle organisé pour venir en aide aux sinistrés de la Place Frontenac. Artistes, artisans, techniciens, bénévoles, organismes communautaires, médias, gens d’affaires, politiciens et public s’y étaient réunis pour faire une percée dans les nuages.
Être le soleil. Avec plaisir, générosité et professionnalisme, ils ont manifesté un esprit de corps qui faisait chaud au cœur. Ce soir-là, tout le monde se connaissait, faisait partie de la même famille, faisait un avec l’autre. Quelqu’un m’a même confié s’être senti plus maskoutain que jamais. À une époque où les divisions se multiplient, un peu d’unité ne peut pas faire de tort.
Comme chantait Ferland, une chance qu’on s’a.