C’est ce qu’a indiqué au COURRIER le maire du Village, André Lefebvre, lorsque joint mardi à son travail. « Nous allons déposer notre demande quand même pour démontrer à la ministre que chez nous, les gens sont positifs », a-t-il confié, se disant en même temps très déçu de ce qui s’est passé à la paroisse.
« On leur a déposé sur un plateau d’argent une offre qui était difficile à refuser, mais qu’ils ont refusée quand même. Il y a eu beaucoup de désinformation, entre autres dans du “porte-à-porte” qui a ciblé le secteur Douville », soutient le maire Lefebvre, en parlant de la zone urbanisée de la paroisse qui est contigüe à Saint-Hyacinthe.
À propos du « plateau d’argent », il rappelle que le Village s’était engagé à éponger la dette à long terme de la Paroisse. L’étude mentionne que cette dette se chiffrait à 785 100 $ au 31 décembre 2017, ce qui correspond bien à la dette totale supportée par la municipalité, indique le rapport financier 2017 de la Paroisse. Contrairement à ce qui a pu se dire là-dessus avant le référendum, ce montant n’inclut pas la part du gouvernement sur certains emprunts, laquelle se chiffrait à 297 923 $ au 31 décembre 2017. À la page 44 de l’étude, on trouve le montant que la Paroisse devait débourser en capital et intérêts sur la dette en 2018, soit 86 618 $.
Outre le paiement de cette dette, le Village acceptait l’application d’une mesure d’harmonisation des taux de taxe foncière, mesure qui imposait à ses contribuables une charge supplémentaire dégressive de 375 000 $ répartie sur 15 ans, acquittée à raison de 25 000 $ par an.
Sans regroupement, les deux municipalités devront aussi faire leur deuil d’économies d’échelle d’au moins 470 280 $ par année qui auraient entraîné des baisses de taxes même au village, malgré la mesure d’harmonisation. Elles doivent aussi oublier une aide gouvernementale au regroupement de 539 200 $ étalée sur cinq ans, dont 200 512 $ à la première année. À l’an 1 de la fusion, les avantages financiers en découlant se seraient chiffrés à 670 792 $. Voilà, selon l’étude, ce à quoi les électeurs de la paroisse ont renoncé le 2 juin, imposant en même temps ce choix à leurs voisins du village.
« Maintenant, on va y aller au jour le jour, avec toujours cette possibilité qu’ils [à la paroisse] changent d’avis », conclut André Lefebvre avec philosophie.
LE COURRIER a aussi voulu connaître l’opinion du député de Borduas, Simon Jolin-Barrette, sur le projet de regroupement de ces deux municipalités de sa circonscription et le résultat du scrutin référendaire, mais il a préféré ne pas se prononcer là-dessus.
« Il s’agit d’une question qui porte sur des enjeux de juridiction municipale. C’est aux conseils municipaux de décider de ce qu’ils feront en regard des résultats du référendum. Nous demeurons présents pour leur offrir tous les outils nécessaires selon l’option qui sera retenue », a répondu dans un courriel le député Jolin-Barrette, ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion et leader parlementaire du gouvernement.