Selon nos informations, le service des douanes de la ville de Nankin, située à environ 300 kilomètres de Shanghai, aurait détecté la présence de ractopamine dans un lot de langues de porc surgelées.
La ractopamine est un additif alimentaire proscrit en Chine qui permet d’obtenir une viande plus maigre et plus protéinée.
Ce médicament est également interdit dans l’ensemble des pays de l’Union européenne, à Taïwan et en Russie. Par contre, il est autorisé au Canada et aux États-Unis.
« Cette situation a un impact pour notre entreprise. Le volume concerné par cette interdiction représente 12 % de nos espaces palettes », indique en entrevue au COURRIER Marc-André Houle, directeur des ventes chez Expedigo-transit.
L’entreprise dispose depuis 2018 d’un entrepôt d’une superficie de 150 000 pieds carrés sur la rue Bouthillier qui appartenait à Frigo Royal. En difficultés financières, Frigo Royal s’était placée en 2017 sous la protection de la Loi sur la faillite.
« Pour le moment, il n’y a pas de transformateurs de viandes impliqués dans ce dossier », mentionne M. Houle. Expedigo-transit exporte en Chine différentes pièces de porcs pour le compte de sa clientèle.
Ottawa a été informé vendredi de la situation par son ambassade à Beijing. « L’Agence canadienne d’inspection des aliments enquête sur la situation. Nous travaillons en étroite collaboration avec l’entreprise concernée et les partenaires de l’industrie touchés pour assurer la poursuite du commerce des produits du porc de haute qualité », a mentionné la ministre de l’Agriculture fédérale, Marie-Claude Bibeau.
Géants pas concernés
Les deux principaux transformateurs de viande de porc au Québec, Olymel et F. Ménard, nous ont confirmé que l’ensemble de leurs produits était exempt de ractopamine.
« Nous exportons directement nos produits en Chine sans intermédiaire. Tous nos abattoirs au Canada transforment de la viande sans ractopamine », assure Richard Vigneault, porte-parole d’Olymel.
Chez F. Ménard, qui exporte également en Chine, on nous a précisé que, dès 2013, l’entreprise a été la première au pays à éliminer la ractopamine de la production porcine.
L’usine Red Deer d’Olymel en Alberta est toujours en attente de pouvoir exporter de nouveau de la viande de porc en direction de la Chine.
Rappelons qu’en mai dernier, ce site de production a fait l’objet d’une suspension temporaire de son permis d’exportation.
D’autres usines d’Olymel, dont le siège social est situé à Saint-Hyacinthe, poursuivent leurs exportations vers la Chine.