27 juin 2019 - 13:34
Église Notre-Dame-du-Rosaire
Ce n’est qu’un au revoir
Par: Rémi Léonard
L’église Notre-Dame-du-Rosaire, qui compte une capacité de 600 personnes, était remplie jusqu’au jubé en ce dimanche 23 juin. Photo François Larivière | Le Courrier ©

L’église Notre-Dame-du-Rosaire, qui compte une capacité de 600 personnes, était remplie jusqu’au jubé en ce dimanche 23 juin. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Les dernières flammes provenant de la lampe du sanctuaire. On remarque la présence des Sœurs adoratrices du Précieux-Sang à la cérémonie. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Les dernières flammes provenant de la lampe du sanctuaire. On remarque la présence des Sœurs adoratrices du Précieux-Sang à la cérémonie. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Le temps d’une toute dernière célébration religieuse, l’église Notre-Dame-du-Rosaire a accueilli dimanche dernier des centaines de Maskoutains venus dire au revoir à la plus ancienne des églises de la ville.

La cérémonie, tenue en après-midi la veille de la Saint-Jean-Baptiste, marquait la fin d’une époque pour cette paroisse dont la fondation remonte jusqu’aux origines de la communauté maskoutaine, en 1777. L’évêque de Saint-Hyacinthe, Mgr Christian Rodembourg, a d’ailleurs rendu hommage aux « pionniers et pionnières qui ont bâti cette église », mais aussi à tous ceux qui l’ont fait vivre depuis, au rythme des innombrables baptêmes, confirmations, mariages et funérailles qui y ont été célébrés à travers le temps.

Empreinte d’une certaine tristesse, cette dernière messe a tout de même été l’occasion d’expliquer aux paroissiens la nouvelle vocation des lieux. Le maire de Saint-Hyacinthe, Claude Corbeil, a ainsi pris la parole pour réaffirmer que l’endroit allait éventuellement retourner à la communauté sous la forme d’un musée d’art et de patrimoine. « C’est définitivement une page de notre histoire qui se tourne », a commencé le maire, disant accueillir cette transition « avec un pincement au cœur ». Affirmant qu’il fallait néanmoins « se tourner vers l’avenir », il a assuré que la Ville aura à cœur de « préserver et de mettre en valeur le caractère patrimonial et religieux » de l’endroit dans son éventuel projet.

La paroisse mère

Évoquant la présence significative des Dominicains dans l’histoire de la paroisse, Mgr Rodembourg a aussi eu une pensée particulière pour le père Roger Lussier, le dernier prêtre de cette lignée à avoir officié à l’église Notre-Dame-du-Rosaire. Après son décès en 2017, ses funérailles s’étaient d’ailleurs déroulées dans cette même église.

Un représentant de l’ordre des Prêcheurs, le frère Jean Doutre, a également tenu à remercier les « générations de familles qui ont encouragé les Dominicains » depuis leur arrivée à Saint-Hyacinthe et a salué tous les « liens tissés » avec la population au fil du temps.

L’histoire des Dominicains à Saint-Hyacinthe part avant tout d’un geste d’accueil de la communauté maskoutaine, a rappelé le frère Doutre, puisqu’en 1873, l’Ordre n’était pas le bienvenu du côté de Montréal et de Québec pour des raisons politiques.

Dans la catégorie des remerciements, le « dévouement inlassable » de Jeannine Spronken, impliquée à la paroisse depuis 1978, a aussi été souligné en grand par la remise par l’évêque de Saint-Hyacinthe de la médaille diocésaine en plus des applaudissements nourris de la foule.

Mgr Rodembourg a par ailleurs annoncé que la paroisse nouvellement créée par la fusion avec la paroisse Saint-Thomas-d’Aquin conservera le nom de Notre-Dame-du-Rosaire afin de garder vivante la mémoire de la paroisse mère de Saint-Hyacinthe. Le maire Claude Corbeil a également confirmé que la Ville fera citer l’église comme un monument historique. Le bâtiment actuel date de 1861 et renferme notamment dans sa crypte les restes du fondateur de la Ville, Jacques-Hyacinthe Simon dit Delorme.

La fin d’une vocation… et le début d’une autre

Pour marquer officiellement la fermeture au culte de l’église, l’ultime étape consistait à éteindre la lampe du sanctuaire, flamme qui incarne la présence de l’Esprit saint et qui, en principe, ne s’éteint jamais. La fin du caractère sacré de l’endroit a donc été symboliquement confirmée après que la flamme ait été partagée à l’assistance par des cierges, un moment riche en émotions. Peu avant, l’abbé Jean Marcel Sambou méditait néanmoins que, même si l’église « ferme ses portes au culte, elle demeure toujours vivante ».

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