Même si la Municipalité n’a pas de données précises quant au nombre d’entrées d’eau en plomb toujours existantes, elle est déjà active depuis longtemps sur ce front. Ses équipes remplacent « systématiquement » les conduites en plomb lorsqu’elles en rencontrent dans le cadre de leurs travaux, et ce, depuis le milieu des années 1980, a informé le conseiller technique aux infrastructures pour la Ville, Jocelyn Bazinet. Des « centaines » de remplacements ont ainsi été effectués, a-t-il rapporté. Comme le plomb est un peu moins durable que le cuivre, cette façon de faire n’était au départ qu’une simple question d’entretien, et non une considération de santé publique, a-t-il soulevé.
Il faut aussi préciser que cette problématique est reliée à une époque bien précise, au courant de la Deuxième Guerre mondiale, alors que le cuivre était dédié à l’effort de guerre et que le plomb a donc pris le relai pour réaliser certaines entrées d’eau, a par ailleurs expliqué M. Bilodeau. C’est donc les vieux quartiers et spécifiquement les constructions datant des années 1940, et peut-être jusqu’au début des années 1950, qui sont les plus « susceptibles » d’être touchées par ce problème, a spécifié le DG.
Le plus gros du travail de remplacement est tout de même réalisé, même s’il arrive encore de rencontrer trois ou quatre cas par année, a aussi indiqué M. Bazinet. À titre d’exemple, lors des travaux d’aqueduc et d’égout réalisés cet été sur l’avenue Saint-Joseph, dans un vieux secteur près de l’Hôtel-Dieu, il y avait une seule résidence desservie par une conduite en plomb sur la trentaine d’adresses concernées, s’est rappelé le conseiller technique. La conduite a évidemment été changée, autant la section publique que celle privée.
Le DG entend tout de même « accroître les inspections » pour pouvoir détecter les entrées d’eau en plomb qui restent sur le territoire. Les citoyens qui jugent plausible que leur résidence soit dans cette situation peuvent toujours procéder à la vérification ou simplement communiquer avec la Municipalité et « on va réagir », a soutenu M. Bilodeau.
Entretemps, des échantillons d’eau sont également prélevés directement dans les résidences maskoutaines (30 par année, et dans de vieux quartiers, a précisé le DG) pour mesurer la présence de plomb. Depuis 2014, aucune trace n’a été détectée, a-t-il soutenu, s’expliquant mal que Saint-Hyacinthe apparaisse dans la liste des municipalités québécoises ayant signalé au ministère de l’Environnement un dépassement des normes sur le plomb, selon un document obtenu par La Presse. Il doit s’agir d’une erreur dans la requête transmise par le Ministère, a-t-il supposé.
Et nos écoles?
Du côté des écoles, la situation est également sous haute surveillance depuis qu’une enquête, également parue dans La Presse, a révélé que dans une école sur six de la région de Montréal, l’eau testée contenait trop de plomb. C’est trois mois après qu’une étude de l’Institut national de santé publique du Québec, rapportée par Le Devoir, soulevait déjà des dépassements du niveau de plomb dans l’eau de certaines écoles ou garderies.
À la Commission scolaire de Saint-Hyacinthe (CSSH), les tests n’ont pas encore été effectués, a reconnu la régisseuse aux communications, Sagette Gagnon, puisque la procédure vient tout juste d’être acheminée depuis Québec. Ce guide indique le mode opératoire pour procéder aux tests et recommande les différentes mesures à prendre par la suite.
L’échantillonnage doit être pris à la fois au premier jet, puis après 30 secondes de rinçage. Si des points d’eau particulièrement problématiques sont détectés, ils devront carrément être condamnés, mais des options comme l’ajout d’un dispositif de traitement ou le remplacement du robinet et de la plomberie immédiate sont aussi conseillées selon les résultats obtenus. La situation la plus extrême serait la contamination de la plomberie principale du bâtiment, auquel cas les correctifs seraient beaucoup plus lourds à apporter.
L’objectif de cette opération est de respecter la limite de concentration de plomb de 5 microgrammes (µg) par litre établie par Santé Canada. Québec a en effet adapté sa norme à ce niveau la semaine dernière, alors qu’elle s’établissait auparavant à 10 µg/l. Pour les écoles primaires, les tests devront être complétés et les correctifs à apporter devront être identifiés et amorcés pour le 23 juin 2020, précise par ailleurs le document.