« C’est de la désinformation », a-t-il d’abord lâché lorsque LE COURRIER a abordé le sujet. Même si la parole a été donnée à la Ville et au promoteur, le maire juge que la présentation des faits a été faite de manière « tendancieuse ». « Juste le titre… le titre en dit long », a-t-il aussi laissé tomber.
Pour lui, il n’est pourtant pas question d’éviction dans ce dossier. « Tout est conditionnel. Tant que le promoteur ne [remplira] pas les conditions nécessaires, le projet ne se fera pas », a-t-il bien averti, confirmant que la première de ces conditions est la relocalisation adéquate des locataires touchés.
L’impact d’un tel texte dans la presse nationale est néanmoins « meurtrier pour la Ville », a-t-il reconnu. Les réactions qui ont suivi n’ont d’ailleurs pas davantage plu aux autorités municipales. La ministre responsable des Aînés, Marguerite Blais, a affirmé le jour même de la parution que la situation à Saint-Hyacinthe « n’avait pas de bon sens » et qu’il ne s’agit pas du « modèle de développement [qu’elle] préconise ». La Ville n’a pourtant pas été contactée pour donner le portrait du dossier, a souligné le directeur général, Louis Bilodeau. C’est ce que le maire trouve particulièrement dommage. « Les gens vont se faire une idée d’après ce texte-là, mais ils n’ont pas toute l’information », a-t-il soulevé.
On sent aussi que l’exaspération du maire envers ceux qui s’opposent à sa vision de revitalisation du centre-ville commence à monter. Pourtant, il y a urgence d’agir pour assurer l’avenir du secteur, a-t-il une fois de plus fait valoir. « Il faut amener une nouvelle population qui va faire rouler les commerces au centre-ville », a statué M. Corbeil.
Et la députée?
Puisque le dossier a suscité des réactions jusqu’à Québec, LE COURRIER a également sondé la députée de Saint-Hyacinthe, Chantal Soucy, sur la question. Si elle n’est « jamais très contente d’entendre parler de Saint-Hyacinthe de manière négative dans les médias », elle a souligné que les informations qu’elle reçoit du dossier sont pourtant bien différentes. « J’ai deux versions contradictoires », a illustré la députée.
Chose certaine, elle croit que le promoteur doit prendre en charge les relocalisations et les dédommagements potentiels. Mme Soucy encourage tout de même la Ville à s’impliquer pour s’assurer que l’entreprise remplisse ce mandat adéquatement. La députée reconnaît par ailleurs la nécessité de donner « un nouveau souffle au centre-ville » et se montre donc ouverte au projet. Le logement social et abordable fait également partie de ses préoccupations et de son travail dans le comté.