Pour y arriver, il faudrait idéalement que les élèves qui ont des besoins particuliers puissent trouver dans leur école les services adaptés à leur situation. C’est ce que la CSSH entend par une offre plus « inclusive ». On parle par exemple des classes dites « spécialisées » comme les classes de cheminement continu, de trouble de comportement ou de communication, entre autres.
La même logique vaut aussi pour les programmes comme la formation préparatoire au travail, la formation à un métier semi-spécialisé ou le Pré-DEP. En offrant le plus de parcours possible au sein d’un même établissement, on réduit ainsi le risque de transférer un élève d’une école à une autre au cours de son cheminement au secondaire, raisonne la commission scolaire, qui accorde une importance particulière à cet enjeu.
Il s’agit en effet d’un « facteur de protection » contre le décrochage puisqu’en restant dans son école, l’élève pourra poursuivre ses activités parascolaires et conserver les liens qu’il a développés avec des amis et des adultes, a expliqué Karina St-Germain, directrice des services éducatifs et responsable du secteur de l’organisation scolaire à la CSSH.
Au cas par cas
Suivant cette logique, l’impact le plus concret de la réforme proposée serait ainsi la fermeture de l’école Raymond, qui est actuellement dédiée à la formation à un métier semi-spécialisé et le Pré-DEP. Ces programmes pourraient plutôt être offerts à la polyvalente Hyacinthe-Delorme et à l’école Casavant. En s’agrandissant de manière importante dans le Séminaire, cette dernière pourrait d’ailleurs offrir toute une série de nouvelles classes spécialisées. La polyvalente Hyacinthe-Delorme devrait de son côté voir un ajout de trois parcours, incluant ceux évoqués plus haut. Seule Fadette, par sa taille plus restreinte, ne pourrait offrir un éventail de cheminements particuliers, et seule l’intégration linguistique, scolaire et sociale serait offerte.
Les changements proposés s’étendront sur plusieurs années. Dans le cas de l’école Raymond, par exemple, des retraits de programmes pourraient commencer en 2021 et la fermeture est prévue pour l’année scolaire 2022-2023, lorsque les travaux de conversion seront normalement complétés du côté du Séminaire.
À la polyvalente Robert-Ouimet, les changements seraient très limités avec seulement l’ajout de l’enseignement structuré individualisé. Il faut savoir que la polyvalente d’Acton Vale offrait déjà un bon nombre de cheminements. Elle a d’ailleurs été présentée comme un « modèle » qui a « beaucoup inspiré » la commission scolaire dans sa réforme, selon Karina St-Germain.
Par sa spécificité, l’école René-Saint-Pierre ne serait pas touchée par ce projet. Quant à la question des volets, comme le sport-études, le multimédia ou les arts, par exemple, ils ne sont pas non plus concernés par ces changements. Les jeunes choisiraient encore leur école par le système de préférence (1er, 2e ou 3e choix) actuellement en place.
Même si la chose n’est pas encore officialisée, on comprend que l’école Raymond risque fort probablement d’être récupérée pour servir la clientèle du primaire, comme elle le faisait d’ailleurs à l’origine. Le besoin d’espace se ferait particulièrement criant à ce niveau, et ce, même en considérant la construction de la nouvelle école au Domaine sur le Vert, notamment en raison de l’arrivée de plusieurs classes de maternelle 4 ans.
Consultation à venir
La présentation faite en novembre visait à donner au public « l’information de départ » quant au projet d’organisation scolaire tel que proposé, a indiqué Daniel Camirand, directeur général adjoint de la CSSH. Le processus de consultation ne fait toutefois que commencer, a-t-il poursuivi en soulignant qu’une autre soirée, de consultation cette fois, est prévue le 3 décembre. D’ici là, les intéressés peuvent envoyer un mémoire (ou un simple avis par écrit), demander à être entendus le 3 décembre ou bien faire les deux. La décision finale se prendra par la suite le 21 janvier, est-il prévu.
Déjà, on sentait toutefois une certaine préoccupation de la part des professionnels œuvrant à l’école Raymond, qui soulignaient que le modèle développé dans cet établissement ne pourrait pas nécessairement être transférer avec facilité ailleurs. Sans être une école spécialisée à proprement parler, il y a tout de même une réelle expertise propre à l’école Raymond qu’il ne faudrait pas perdre à travers cette réforme, ont souligné quelques intervenants.