21 novembre 2019 - 16:06
Près de 300 logements concernés
La Ville a rendu 72 bâtiments dérogatoires au centre-ville
Par: Benoit Lapierre
Tous hauts de deux ou trois étages, les bâtiments résidentiels du centre-ville qui longent la promenade Gérard-Côté entre le pont Morison - d’où a été croquée cette photo -  et le stationnement du Centre des arts dérogent au plan d’urbanisme et au règlement de zonage depuis les changements apportés à ces outils de planification à l’automne 2018. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Tous hauts de deux ou trois étages, les bâtiments résidentiels du centre-ville qui longent la promenade Gérard-Côté entre le pont Morison - d’où a été croquée cette photo - et le stationnement du Centre des arts dérogent au plan d’urbanisme et au règlement de zonage depuis les changements apportés à ces outils de planification à l’automne 2018. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Il y a un an, le 29 novembre 2018, la Ville de Saint-Hyacinthe faisait paraître dans LE COURRIER un avis public annonçant une modification de son plan d’urbanisme qui deviendrait effective le 17 décembre avec l’adoption de deux règlements, lesquels ont eu pour première conséquence de rendre dérogatoires 72 bâtiments d’habitation du centre-ville abritant quelque 297 logements.

C’est ce qui ressort du dénombrement de tous les immeubles bordant la rivière Yamaska qui sont maintenant assujettis à « l’affectation centre-ville riveraine ». Du jour au lendemain, ils ont été intégrés aux nouvelles zones d’habitation à forte densité créée par la Ville à même le cadre bâti du vieux Saint-Hyacinthe.

Dans les six nouvelles zones H32, de même que dans la zone mixte 6038 M02 ciblée par le promoteur Groupe Sélection pour son projet de 35 M$ et de 160 unités – rue Saint-François côté ouest -, les futurs bâtiments d’habitation devront posséder de six à huit étages. Dans trois des nouvelles zones H33, leur hauteur devra atteindre quatre ou cinq étages, tandis qu’elle devra être de trois ou quatre étages dans la dernière, portant le numéro 6079 H33. Notons que dans tout le secteur visé, les plus hauts édifices ne comptent actuellement que trois étages, et il n’en existe que quatre dans cette catégorie. La hauteur de tous les autres (94 % de l’ensemble) n’excède pas deux étages.

C’est donc dire que, dans l’avenir, aucun de ces édifices ne pourra être remplacé par une structure de même gabarit, car ils sont tous devenus non conformes au plan d’urbanisme et au plan de zonage modifiés. Ce sont des changements que la Ville a pu effectuer sans consultation populaire préalable et sans recourir à la procédure d’approbation référendaire, en se prévalant de dispositions particulières de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme.

Voilà bien des détails qui n’ont pas été communiqués aux citoyens qui avaient assisté, quelques semaines plus tôt, à l’exposé des représentants de la Ville sur « le concept de la future promenade Gérard-Côté ». De fait, à la soirée d’information du 7 novembre 2018 au Centre des arts Juliette-Lassonde, il avait été beaucoup question des aménagements de la future promenade Gérard-Côté, dont une Place des spectacles à l’arrière du Centre des arts, mais très peu des projets immobiliers qui découleraient de changements imminents à la réglementation d’urbanisme préparés en secret.

Les édifices visés ne font donc plus partie, du moins pour la plupart, de la vision à long terme de la Ville de Saint-Hyacinthe en ce qui concerne le centre-ville. Ces bâtiments résidentiels maintenant dérogatoires appartiennent à des Maskoutains dans une proportion de 79 %. On note aussi que, selon les renseignements apparaissant au rôle d’évaluation, au moins 35 d’entre eux ont été construits entre 1845 et 1925. Dans le secteur concerné, on retrouve aussi quatre édifices de l’Office municipal d’habitation (40 logements) appartenant à la Société d’habitation du Québec, de même que trois coopératives d’habitation (26 logements).

Rappelons que les modifications réglementaires de décembre 2018 visant le centre-ville font l’objet d’une contestation en Cour supérieure de la part de Richard Mongrain, un résident de l’avenue Saint-Simon.

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