Bernard Barré a d’abord ressorti l’un des sujets chauds de l’année 2018 à Saint-Hyacinthe : les trottoirs. Vous pensiez peut-être que ce dossier était sur la glace, mais l’élu de La Providence a pourtant annoncé que « des retraits de trottoirs s’en viennent », alors qu’il s’est toujours positionné contre cette approche. Il semble que le contesté plan directeur des trottoirs soit finalement en voie d’être appliqué puisque M. Barré a parlé du retrait de 83 kilomètres de trottoirs à travers la Ville, ce qui correspond à ce qui était prévu dans le plan directeur. L’élu de La Providence a néanmoins souligné que des ajouts (17,2 km) seront aussi réalisés en parallèle dans des secteurs identifiés comme dangereux. Il a conclu en appelant à sécuriser le plus rapidement possible ces endroits.
En entrevue, le directeur général, Louis Bilodeau, a même affirmé que « quelques retraits » ont déjà eu lieu cet été et qu’ils n’ont pas causé de problème. Le maire Claude Corbeil a néanmoins affirmé que le conseil n’avait pas encore tranché sur cette question, qui reste donc en suspend depuis maintenant une année complète.
Iniquité rurale
Pour sa part, le conseiller de Sainte-Rosalie, Donald Côté, a souligné une « injustice » de longue date qu’il a toujours dénoncée, mais qui prend tout son sens cette année avec les investissements et les subventions majeurs qui vont aux réseaux d’aqueduc et d’égout. « Dans les zones rurales et périurbaines [où les citoyens assument souvent eux-mêmes ces services], on ne bénéficie pas suffisamment des subventions que le reste de la municipalité reçoit », a-t-il mis en lumière.
« Pour ramener un peu d’équité », le conseiller s’évertue donc à ce que la Ville bonifie son budget pour la réfection des pavages, trottoirs et bordures. Or, à 4,18 M$, les nouvelles sommes allouées dans cette catégorie ne représentent qu’une augmentation couvrant « à peine l’inflation », s’est-il désolé. Effectivement, la bonification équivaut à 4,5 % entre 2019 et 2020.
Et le centre-ville?
Après la séance, un autre conseiller a partagé son insatisfaction quant au report de plusieurs grands projets. « Il n’y a rien pour le centre-ville », s’est exclamé Jeannot Caron en regrettant particulièrement l’absence du projet de revitalisation de la promenade Gérard-Côté dans le PTI. Même constat pour la revitalisation du parc Casimir Dessaulles, un autre projet que les citoyens ont pourtant été invités à « rêver » en 2017, mais qui est repoussé dans le temps, a-t-il déploré.
Dans les prévisions détaillées, 450 000 $ sont prévus en 2021, 2,5 M$ en 2022 et un autre 2 M$ en « dépenses ultérieures » pour la « réhabilitation » du parc Casimir-Dessaulles. Les dépenses planifiées au-delà d’un an dans un PTI sont toutefois à prendre avec un grain de sel puisqu’il n’y a aucune obligation pour le conseil à suivre cette voie. C’est en effet dans les budgets que les véritables investissements se concrétisent.
Après vérification, la future promenade Gérard-Côté est effectivement totalement absente du PTI, mais on y retrouve néanmoins la Place des spectacles qui doit voir le jour derrière le Centre des arts Juliette-Lassonde. C’est là aussi à partir de 2021 que les investissements apparaissent, avec 350 000 $ cette année-là, puis 3,5 M$ en 2022.
En fait, pour 2020, seule la nouvelle bibliothèque reçoit un véritable feu vert. Les autres éléments du pôle culturel sont tout de même présents, mais il ne s’agit que d’études préparatoires en vue de la conversion de l’église Notre-Dame-du-Rosaire en un « musée d’art et de société » et du Monastère du Précieux-Sang en un « centre d’archives et une réserve de collectionnement ». Il n’est donc toujours pas possible d’avancer une date pour la réalisation de ces projets.