La future entreprise achètera sa matière première auprès d’un producteur de cannabis, puis par un processus chimique, effectuera l’extraction des huiles contenues dans la fleur du plant.
« Nous allons séparer les molécules que nous aurons extraites de la plante pour en faire un produit liquide [sous forme d’huile] pouvant être dilué ainsi qu’un produit solide [sous forme de résine] », explique Philippe Bonnet, président-directeur général de Gayonica, en entrevue au COURRIER.
Le cannabis est une drogue naturelle qui contient plus de 500 substances différentes. L’entreprise transformera plusieurs composés actifs du plant tels que le cannabidiol (CBD), qui dispose de potentielles propriétés thérapeutiques, et le cannabigerol (CBG), qui aurait des propriétés anti-inflammatoires.
« Il faut démystifier le cannabis auprès des consommateurs. Les ressources de cette plante sont incroyables sur le plan médical. Notre premier marché sera de vendre nos produits à des entreprises pharmaceutiques », indique Philippe Bonnet.
Actionnaire majoritaire de Gayonica, M. Bonnet a dû se tourner vers des investisseurs privés afin d’obtenir le financement nécessaire pour mettre sur les rails son nouveau projet.
Pour réaliser ses activités de transformation, Philippe Bonnet a fait l’acquisition d’un bâtiment d’une superficie de 23 500 pieds carrés situé sur le boulevard Casavant Ouest dans le parc industriel Olivier-Chalifoux. Selon nos informations, un montant de 2,4 M$ a été consacré à l’achat d’une bâtisse qui appartenait à l’entreprise Secco International.
« Il s’agit d’un édifice récent qui dispose d’un entrepôt de 20 000 pieds carrés qui n’est pas subdivisé, souligne M. Bonnet. Notre usine devrait produire ses premières molécules à l’automne 2020. »
Le démarrage de cette nouvelle entreprise devrait permettre la création de 15 à 20 emplois.
Expert en agroalimentaire
Depuis qu’il a vendu Damafro à la coopérative Agropur en 2013, Philippe Bonnet est resté très actif dans le milieu agroalimentaire maskoutain.
Actuellement, il préside l’entreprise Saveurs Balatti, qui se spécialisent dans la préparation de fines herbes mélangées à de l’huile d’olive et dans la fabrication de jus naturels pressés à froid de la marque Gaïos.
Depuis 2018, Philippe Bonnet est aussi président du conseil d’administration de Cintech, un centre de recherche et de développement dans le secteur de la transformation agroalimentaire affilié au Cégep de Saint-Hyacinthe.
L’arrivée de Gayonica dans le paysage industriel maskoutain est saluée par Saint-Hyacinthe Technopole, une corporation privée dédiée au développement économique de la municipalité.
« Nous sommes heureux d’accueillir sur notre territoire cette unité de recherche et de production. Il s’agit assurément de l’un des plus importants projets d’investissements industriels de l’année à Saint-Hyacinthe », a commenté Karine Guilbault, directrice du développement industriel à Saint-Hyacinthe Technopole.