En premier lieu, la masse salariale a un impact important en 2020 (+843 450 $) qui s’explique entre autres par la progression de la rémunération de certains employés et l’ajout de ressources au sein de l’appareil municipal, a indiqué le maire pendant la lecture de la présentation du budget. Un concours de circonstances fait aussi en sorte que l’année comporte 53 périodes de paie, ce qui apporte une variation purement comptable à la masse salariale.
La Ville a aussi prévu une quote-part accrue de 555 300 $ à la Régie intermunicipale d’Acton et des Maskoutains en lien avec la gestion des matières résiduelles. Les coûts de traitement des matières recyclables et organiques sont tous deux en hausse pour des raisons distinctes. D’abord, le centre de tri qui reçoit nos matières recyclables a revu ses tarifs à la hausse depuis la fermeture du marché chinois, pendant que les frais liés au traitement des matières contenues dans les bacs bruns ne cessent d’augmenter. Or, ce n’est pas à Saint-Hyacinthe seule d’assumer ces coûts, défend le maire Corbeil, qui souhaite un « partage plus équitable des coûts réels » du tri et du broyage des matières organiques, en plus de leur transport et de leur valorisation jusqu’en Estrie (voir texte en page 8).
Une autre quote-part grimpe de façon importante (+544 950 $) en lien avec le transport adapté assuré par la MRC des Maskoutains. Le nouveau contrat signé avec le transporteur a fait bondir les coûts. La situation est comparable pour ce qui est du transport en commun régional, qui sert à assurer le service des circuits 200 et 300 notamment, avec une quote-part accrue de 438 300 $ qui va au Réseau de transport métropolitain.
Autres dépenses
Les intérêts sur la dette à long terme ont aussi leur part à jouer dans l’augmentation des dépenses de la Ville (+482 820 $). Rappelons qu’elle a fait un bond important l’an dernier pour atteindre 51,34 M$ avant de reculer cette année à 48,12 M$. Le maire ne s’en est toutefois pas trop réjoui puisqu’elle devrait repartir à la hausse en 2022 lorsque le financement des projets de construction du tunnel Casavant et de mise aux normes de l’usine d’épuration se fera sentir. Le niveau d’endettement de la Ville de Saint-Hyacinthe est tout de même « enviable » par rapport aux Municipalités comparables, a indiqué le maire, qui entend conserver le plafond psychologique d’endettement à ne pas dépasser à 80 M$.
Enfin, les frais liés aux services policiers dispensés par la Sûreté du Québec connaîtront encore une hausse en 2020 (+501 100 $), même qu’elle a été atténuée en partie par Québec. Le maire Claude Corbeil a tout de même l’impression d’en avoir plus pour son argent (10,27 M$, soit plus du dixième du budget total, rappelons-le) depuis qu’il a rencontré la direction du poste de Saint-Hyacinthe. Il dit en effet constater une plus grande présence policière depuis cette intervention, ce qui se répercute aussi sur les revenus provenant des constats émis par la Sûreté du Québec, qui apporteront 300 000 $ supplémentaires en 2020 après la diminution constatée au dernier budget.
Diversification des revenus
La Ville prévoit en plus d’aller chercher un autre 350 000 $ supplémentaire en constats, mais cette fois provenant des amendes municipales. Saint-Hyacinthe peut en effet compter sur quelques sources de revenus complémentaires en hausse, ce qui permet de combler en partie l’augmentation du budget sans refiler l’entièreté de la hausse (+6 %) aux contribuables. Autre exemple, la Ville reçoit en 2020 une « dotation spéciale » de 470 100 $ provenant du gouvernement du Québec, un octroi transitoire en attendant le versement d’un point de pourcentage de la taxe de vente du Québec aux Municipalités, une mesure promise pour 2021 et qui apportera encore davantage aux coffres de la Ville.
Il s’agit là de quelques facteurs qui font que la proportion des revenus de la Ville de Saint-Hyacinthe découlant uniquement des taxes foncières tend à diminuer, une preuve d’une certaine diversification des revenus municipaux, a souligné le maire Corbeil. L’un des exemples phares de cette tendance est certainement la filière de biométhanisation, d’où doit justement provenir des revenus en hausse de 455 450 $ l’année prochaine.
Même si les dépenses augmentent également pour la troisième année consécutive, le maire espère tout de même dégager un surplus de 1,6 M$ en 2020 grâce à l’usine de biométhanisation et ainsi arriver à « rabattre une partie de la dette associée au projet », une première étape qui permettra éventuellement à la filière de devenir profitable pour la Ville. « La dernière année aura permis d’apprivoiser la bête », a illustré le maire en parlant de la filière. Après « une mise en route un peu plus difficile », la Ville réussit maintenant à injecter du gaz naturel en continu dans le réseau d’Énergir, et ce, depuis avril 2019, a-t-il annoncé. Être la seule municipalité au Québec à le faire « devrait être une grande source de fierté » pour tous les Maskoutains, a aussi lancé M. Corbeil.
Dans le présent budget, les taxes générales restent responsables de la majeure partie de la hausse des revenus (+2,25 M$) et représentent encore plus de 78 % des revenus totaux (en incluant les compensations tenant lieu de taxes). Dans le même ordre d’idées, les droits de mutations immobilières (taxe de bienvenue) rapporteront aussi des revenus de 350 000 $ supplémentaires en 2020.