Il s’agit de l’ajout d’un quatrième bac à la collecte des matières résiduelles qui serait destiné uniquement aux déchets de table, a fait part le conseiller David Bousquet dans une résolution présentée en séance ce lundi. Il s’agirait d’un bac brun foncé beaucoup plus petit (47 litres) que les bacs actuels (240 litres).
L’élu du quartier Sacré-Cœur a confirmé les problèmes rencontrés depuis des années par la Ville dans la valorisation du contenu des bacs bruns, qui tiennent essentiellement à deux facteurs. D’abord, le contenu des bacs a toujours été, et demeure, « très majoritairement » composé de matières ligneuses (branches et feuilles) et de résidus de jardins (terre et gazon), des substances inefficaces pour créer du gaz naturel dans les digesteurs de l’usine. Ensuite, on retrouve toujours trop de contaminants inorganiques (plastique, béton, vêtements, bref, n’importe quoi) dans les bacs bruns, ce qui cause des « bris fréquents » aux équipements et des coûts supplémentaires en tri, a détaillé M. Bousquet.
Rappelons que l’usine de biométhanisation municipale n’a jamais réussi à transformer en gaz naturel les résidus organiques provenant des citoyens. Toutes ces matières doivent actuellement être triées et broyées dans les installations municipales avant d’être envoyées en camion jusqu’à Bury, en Estrie, aux frais de la Ville de Saint-Hyacinthe. Si « la problématique persiste » malgré les diverses tentatives, la cause semble tout simplement être la grande capacité des bacs bruns actuels, a déjà soutenu le directeur général de la Ville, Louis Bilodeau.
Une collecte, deux destinations
L’ajout d’un quatrième bac plus petit permettrait de concentrer uniquement les matières organiques propices à la biométhanisation, essentiellement les déchets de table, pendant que le bac brun actuel pourrait continuer à recueillir les résidus verts comme les branches et les feuilles mortes pour aller en compostage, a décrit M. Bousquet. Les deux bacs bruns seraient tout de même collectés simultanément par l’entremise d’un « camion-benne à double compartiment muni de deux bras télescopiques », précise aussi la résolution. Cette nouvelle façon de faire est inspirée de méthodes déjà en place dans des provinces voisines, a ajouté le DG.
Le procédé aurait l’avantage de rester dans la « logique de l’économie circulaire » qui devait être à la base de la filière de biométhanisation, en plus de permettre de limiter les coûts liés au transport et à la valorisation des matières organiques de la région, actuellement assumés en majeure partie par Saint-Hyacinthe en vertu de l’entente qu’elle a signée en 2014 avec la RIAM. Il faut aussi savoir que la Ville a reçu d’importantes subventions de Québec « pour notamment traiter le contenu des bacs bruns et qu’elle souhaite toujours respecter cet engagement », a par ailleurs rappelé M. Bousquet.
Notons que le conseiller du centre-ville, Jeannot Caron, a voté contre la résolution parce qu’on n’y retrouve « rien pour le centre-ville », où les bacs bruns de 240 litres ont été testés avant d’être retirés. Dans la résolution, il n’y a « aucune alternative pour corriger cette situation », a dénoncé le conseiller, qui appuie néanmoins la solution retenue pour l’ensemble de la municipalité.
Conditionnel à une entente
Cet ajout ferait son arrivée en 2021, si toutefois la solution trouve preneur auprès des municipalités membres de la Régie. La Ville-centre détient certes 16 votes sur 40 au conseil de la RIAM, qui regroupe 25 Municipalités. Dans l’immédiat, elles doivent d’abord se positionner sur l’octroi de sommes supplémentaires pour financer la gestion des matières organiques pour l’année 2020. Sans surprise, Saint-Hyacinthe a approuvé ce budget supplémentaire de 265 000 $ à cette même séance. Les autres Municipalités, dont les réponses sont davantage attendues, sont présentement en train de prendre position dans chacun de leur conseil.