Ce piano était celui d’une dame presque centenaire, résidente du même modeste logement depuis 75 ans, et professeure de piano depuis toujours.
Elle était devenue sans le vouloir l’image de la résistance citoyenne face à l’embourgeoisement du secteur et la volonté exprimée par le conseil municipal de Saint-Hyacinthe de revitaliser le centre-ville grâce à l’implication de promoteurs privés et la construction de complexes résidentiels. Cette résidante en question et son précieux piano se retrouvent désormais dans un autre logement moderne et subventionné, paraît-il, à proximité du Marché public, toujours dans le centre-ville. Ils tenteront de terminer leurs vieux jours en parfaite harmonie, loin de la tourmente des derniers mois.
Ce déménagement est survenu le jour même où LE COURRIER rapportait dans son édition courante l’envoi d’avis d’éviction à des locataires de la rue Saint-François, ce qui laisse présumer la volonté du propriétaire de vider ses loyers d’ici le 1er juillet.
Rappelons que le promoteur Groupe Sélection a confirmé en juin dernier son intention de démarrer dès que possible la construction de son complexe fridöm de 35 M$ sur la rue Saint-François où une bonne partie des immeubles locatifs existants devront être détruits. Ce complexe de 160 unités locatives sans services sera dédié à une clientèle active sans restriction d’âge. À ce moment, un échéancier de 14 à 18 mois avait été évoqué, avec une ouverture quelque part au printemps 2021, dans la mesure où la construction aurait pu débuter l’automne dernier. L’échéancier ne tient déjà plus.