En toute fin de séance, les élus ont d’abord adopté une résolution qui rend plus officielle l’utilisation, par l’École professionnelle de Saint-Hyacinthe, du fameux terrain municipal de 38,6 ha qui s’étend immédiatement au nord du parc industriel Théo-Phénix et à l’ouest du parc régional Les Salines, terrain dont il a été abondamment question récemment devant la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ).
Cet emplacement, l’UPA l’avait sorti de son chapeau devant la Commission, au cours de l’examen de la demande d’exclusion – rejetée en décembre – de 23,64 ha de la zone agricole présentée par la Ville en 2018 dans le but d’agrandir d’autant le parc industriel Olivier-Chalifoux. Selon l’UPA, la Ville jouit d’un droit acquis d’utilisation industrielle des 38 ha ignorés, d’où son affirmation qu’il s’agit de l’emplacement idéal pour le projet Exceldor.
Mais au lieu de faire un pas dans cette direction, le conseil municipal a reculé lundi, autorisant la signature d’un « bail d’une terre en culture » pour laisser la jouissance des 38 hectares en question à la Commission scolaire de Saint-Hyacinthe, et ce, pour une durée de 20 ans et sans frais.
L’instant d’après, les élus ont agi de même avec une longue bande de terrain d’une superficie de 10,69 ha située en zone agricole qui longe le côté ouest de l’avenue Pinard, entre le Grand Rang au sud et le boulevard Choquette. La Ville, qui prêtait déjà gratuitement ce terrain au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) en vertu d’une convention signée le 20 février 2017 qui devait prendre fin en 2026, vient de remplacer ce prêt par un autre d’une durée de 50 ans, toujours en faveur du MAPAQ et de son Institut de technologie agroalimentaire (ITA).
Au point de presse qui a suivi la séance, le maire Claude Corbeil et le directeur général, Louis Bilodeau, ont expliqué que dans les deux cas, les prêts avaient pour seul but de « sécuriser » à long terme les deux institutions concernées quant à leurs besoins en espace cultivable. Dans le cas des 38 ha, ils ont confirmé que l’École professionnelle les utilisait déjà pour former de futurs agriculteurs, mais en vertu d’une simple entente verbale avec la Ville. Ne s’agirait-il pas d’une stratégie de la Ville dans le dossier Exceldor en prévision d’un retour devant la CPTAQ au sujet des 23,64 ha? « Ça n’a rien à voir », a répondu Louis Bilodeau. « Ça dépend comment vous voulez l’interpréter », a ensuite nuancé le maire Corbeil. « D’ici quelques semaines, vous aurez des réponses dans tous les dossiers qui vous intéressent », a-t-il conclu.