Le maire avait alors mis un holà au retrait de trottoirs prévu sur la rue des Samares, source principale de la contestation, le temps que le conseil statue sur la marche à suivre. Puis, le 20 janvier, les élus sont allés de l’avant en mandatant l’organisme Vivre en Ville afin de réaliser « une démarche d’accompagnement pour améliorer la sécurité, la convivialité et l’accessibilité des rues résidentielles de Saint-Hyacinthe », a décrit la conseillère Claire Gagné en lisant la résolution. Elle a alors parlé de l’aménagement possible « de rues étroites ou partagées » et de la « mise en œuvre du plan directeur des trottoirs et de la planification de la mobilité active ».
Le conseiller Jeannot Caron a voté en faveur de la résolution en insistant sur la démarche de consultation qui aura lieu auprès des « résidents concernés ». Il s’agissait d’une « demande des citoyens de mon secteur », a-t-il évoqué en parlant du dossier de la rue des Samares.
Barré fait cavalier seul
Pour sa part, le conseiller Bernard Barré, qui s’est toujours inscrit en faux contre l’orientation du plan directeur des trottoirs, a voté contre cette nouvelle démarche, qui ressemble beaucoup trop à une opération visant à « renforcer l’acceptabilité sociale » auprès de la population, selon lui. « Je pense que nos citoyens n’ont pas besoin de se faire rentrer dans la gorge quelque chose que c’est clair qu’ils ne veulent pas. […] On n’a pas besoin de s’embarquer là-dedans », a-t-il lancé.
Le maire Claude Corbeil a soutenu qu’il s’agissait pourtant d’une façon de trouver des « mesures de mitigation ou des terrains d’entente » sur la question des trottoirs. Lui et le directeur général ont expliqué après la séance que le mandat de l’organisme consistera à « trouver la meilleure façon » de mettre en œuvre le plan directeur sur certains « tronçons de rues types », tout en impliquant les résidents de ces secteurs. Le DG espère ainsi parvenir à « dépolariser le débat » et tirer des enseignements de cet épisode. MM. Corbeil et Bilodeau ont confirmé au COURRIER que les orientations du plan directeur sont maintenues, ce qui ne signifie pas nécessairement qu’il sera appliqué systématiquement. « On reste ouverts », a résumé le DG.
Grâce à une subvention de Québec, les 90 premières heures d’accompagnement seront sans frais pour la Ville, mais il est plausible que le mandat soit prolongé en raison des consultations qui seront menées. Vivre en Ville se décrit comme une organisation d’intérêt public, qui contribue au développement de collectivités viables à travers le Québec. On entend ici un milieu « qui répond aux besoins fondamentaux de ses résidents, est favorable à leur santé et assure leur qualité de vie », est-il décrit sur son site web.