Voilà la bonne nouvelle que le maire de Sainte-Hélène, Stéphan Hébert, a pu annoncer aux représentants du COURRIER lors de leur visite à la station de la rue Hébert en compagnie du directeur des travaux publics, Bertrand Lapierre, et de Mohamad Ghosn, l’ingénieur de la firme WaterOClean qui accompagne la Municipalité dans le dossier.
L’usine d’épuration de Sainte-Hélène-de-Bagot se trouve à quelques dizaines de mètres de la rivière Chibouet, où aboutit l’émissaire de la station. Dans un reportage du quotidien La Presse paru cet été, les effluents de l’usine étaient identifiés comme l’une des causes de la dégradation de ce cours d’eau qui se jette dans la Yamaska. On y soulignait que depuis octobre 2018, la population était avisée par la Municipalité qu’elle devait éviter tout contact avec l’eau de la rivière Chibouet entre l’autoroute 20 et le 3e Rang de Saint-Hugues, en raison de rejets d’eaux usées « peu traitées » contenant des micro-organismes pouvant causer des problèmes de santé. « L’avis public est encore là et il va rester en vigueur jusqu’à ce qu’on ait une solution permanente », a indiqué Bertrand Lapierre, précisant qu’il s’agissait là d’une exigence du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC).
Cet avertissement à la population était venu après un bris majeur survenu à l’usine le 21 juillet 2018. L’incident avait forcé la Municipalité à faire transporter d’urgence ses eaux usées vers la station d’épuration de Drummondville, ce qui rendait impératif le remplacement complet du système de traitement original, datant de 1985.
La station d’épuration donnait des signes de fatigue depuis déjà quelques années. La firme Tetra Tech avait sonné l’alarme en avril 2015, dans une étude préliminaire sur les actions à envisager, étude que lui avait commandée la Municipalité. « La station existante traite des eaux usées à l’aide d’un décanteur primaire suivi de deux biodisques et d’un décanteur secondaire. Cependant, l’un de ces biodisques est présentement hors d’usage et ne peut être réparé. D’autres équipements connexes de la station d’épuration sont désuets et devraient aussi être remplacés », soulignait le rapport.
Un système temporaire de traitement qui a coûté environ 100 000 $ a pu être mis en route en janvier 2019. Il a été conçu selon le même principe que celui qui caractérisera les nouvelles installations. « Il s’agit d’un réacteur biologique séquentiel, ou RBS. C’est un procédé standard, un système avec lequel on peut réutiliser les bassins existants. Ça fonctionne très bien, et toutes les normes environnementales sont respectées », a expliqué l’ingénieur Ghosn.
Inscrite au Programme d’infrastructures municipales d’eau (PRIMEAU) depuis 2015, la Municipalité a finalement reçu la confirmation que son projet, de l’ordre de 4 M$, était admissible à une subvention. « Mais l’étude économique n’est pas terminée », a précisé M. Ghosn. C’est lui qui rédigera le rapport final de conception et qui confectionnera les plans et devis, le tout en vertu d’un contrat de 91 980 $.
Si tout va pour le mieux, l’appel d’offres aux entrepreneurs généraux sera lancé sous peu, en prévision de travaux à la fin de l’été et d’une livraison en novembre 2020. La salle mécanique sera complètement démolie, puis reconstruite avec d’autres équipements juste à côté de son emplacement actuel.
Comme les anciennes, les nouvelles installations recevront un débit quotidien d’environ 375 m3 d’eaux usées domestiques, commerciales et industrielles, dont 100 m3 provenant de l’abattoir LG Hébert & Fils, situé juste à côté de la station d’épuration.
Il existe depuis toujours une entente particulière entre la Municipalité et l’abattoir au sujet du traitement de ce volume d’eaux usées. Signalons que le maire Hébert, après avoir œuvré durant 27 ans dans le secteur automobile, occupe depuis peu le poste de directeur des opérations de l’abattoir, l’entreprise familiale. « C’est mon grand-père, Lucien, qui a fait bâtir l’usine d’épuration en 1985 lorsqu’il était maire et aujourd’hui, c’est son petit-fils qui reprend le dossier », sourit Stephan Hébert.