Ces adolescents, principalement de niveau secondaire 4, sont inscrits au Programme d’éducation internationale de l’ÉSSJ. À leur arrivée dans un aéroport quasi désert, les jeunes portaient tous des masques et des gants. Ils devaient respecter une distance de sécurité d’au moins un mètre avec leurs familles.
Accompagné de trois enseignants, le groupe avait quitté Montréal le 28 février pour Casablanca au Maroc, avant de se diriger vers Dakar au Sénégal. Il devait emprunter le même itinéraire au retour, qui était initialement prévu pour le mardi soir 17 mars. Comme pour l’aller, un avion de la compagnie Air Maroc devait assurer le transport aérien des jeunes de Casablanca à Montréal.
Mais en raison de la pandémie de COVID-19, Air Maroc avait décidé de suspendre tous ses vols, forçant ainsi les organisateurs de ce voyage à trouver rapidement un plan B pour revenir au pays.
La solution fut trouvée en début de semaine en mettant la main sur des billets de la compagnie aérienne Éthiopian Airlines qui assurait le vol Dakar-Lomé (capitale du Togo), puis Lomé-Newark au New Jersey. Finalement, une correspondance entre l’aéroport américain et celui de Montréal était assurée par Air Canada.
Après ce long périple, du Sénégal au Canada, les jeunes étaient en forme à leur arrivée à l’aéroport de Montréal. « C’était un long voyage de retour. Je suis content de revenir à la maison. Nous devions être une vingtaine de personnes dans l’avion entre les États-Unis et le Canada », raconte Éric Simard en entrevue au COURRIER.
Pour lui et les autres jeunes et accompagnateurs du groupe débute une mise en quarantaine de 14 jours. Selon Éric, aucune personne du groupe ne présentait de symptômes s’apparentant à la COVID-19.
La maman d’Éric Simard, Nathalia Rodrigues, ne réussissait plus à trouver le sommeil depuis quelques jours.
« J’avais hâte de retrouver mon fils. Il pète le feu. Mais il comprend difficilement le contexte de quarantaine. Nous lui avons aménagé une chambre au sous-sol. Il devra rester en isolement complet pendant cinq jours », nous a indiqué Mme Rodrigues.
Papa à la rescousse
Les parents d’Éric Simard ont vécu une situation particulière puisqu’ils avaient peu d’espoir de retrouver rapidement leur fils en raison de la difficulté grandissante pour les organisateurs de trouver des vols internationaux.
La rencontre d’information tenue dimanche dernier à l’ÉSSJ ne les rassurait guère puisqu’à ce moment, un groupe devait revenir le mardi 17 mars et le second, le vendredi 20 mars.
Pour rapatrier son fils, Patrice Simard avait quitté le Québec dimanche en fin de soirée pour Dakar en passant par Paris.
« Nous ne pouvions pas rester les bras croisés. On ne parle pas ici de biens inertes, mais de nos enfants », a indiqué M. Simard lors d’un entretien téléphonique au COURRIER alors qu’il se trouvait à l’aéroport de Lomé au Togo. Patrice Simard avait réussi à embarquer avec les étudiants pour le vol Dakar-Lomé.
Malheureusement, celui-ci n’a pu embarquer dans le même avion que le groupe pour se rendre au New Jersey parce qu’il avait transité par la France.
L’agence nationale américaine de sécurité dans les transports (Transportation Security Administration) a refusé que Patrice Simard effectue une correspondance sur le sol américain. Il a décidé de laisser son fils avec le groupe et revenir seul par Paris. Il est au Québec depuis mercredi soir.
Le groupe était installé dans un petit village sénégalais situé dans la région de Thiès pour effectuer des travaux de peinture dans une école.