Depuis fin février, ces adolescents participaient à un voyage humanitaire au Sénégal.
La pandémie de COVID-19 a pris de vitesse l’établissement scolaire privé et l’organisateur chargé de la logistique lorsqu’il a été question d’évaluer le voyage de retour, semant l’inquiétude grandissante chez les parents.
Dimanche dernier, une rencontre d’informations avait été tenue à l’ÉSSJ pour faire le point sur la situation et la marche à suivre dans le contexte de la pandémie de coronavirus qui embrase la planète entière.
« Depuis que nous savons que le voyage de retour qui comprenait une escale à Casablanca était impossible [en raison de l’arrêt des vols d’Air Maroc], nous avons obtenu l’appui du député fédéral de Saint-Hyacinthe-Bagot », indique Jean-François Racine, directeur général de l’ÉSSJ dans un entretien téléphonique au COURRIER.
Le dimanche 15 mars, le député Simon-Pierre Savard-Tremblay a adressé une correspondance au ministre des Affaires étrangères du Canada, François-Philippe Champagne, pour le mettre rapidement au fait de la situation.
« Je vous demande de nous assurer que tout sera mis en place afin que ces personnes puissent être rapatriées au Canada dans les plus brefs délais et, si nécessaire, que le gouvernement nolisera un avion afin de récupérer ces citoyens », avait écrit le député bloquiste dans sa missive.
L’organisme Mer et Monde s’était informé auprès de différents grossistes en voyages sur le Web pour trouver un même vol avec escales pouvant embarquer les 15 élèves.
« Pour être capables d’acheter les billets d’avion lundi soir, ce qui représente un coût totalisant plusieurs milliers de dollars, nous avons obtenu une aide inestimable de Pierre Vaudrin, président de la Fondation de l’École secondaire Saint-Joseph. Lui et sa conjointe France Cabana ont avancé les fonds pour permettre cette importante transaction. Pour cela, nous les remercions chaleureusement », mentionne Jean-François Racine.
Deux groupes distincts au départ
Initialement, on avait séparé le groupe de 15 étudiants en deux cohortes. L’une de cinq jeunes incluant un éducateur devait quitter le Sénégal mardi soir en passant par le Togo et les États-Unis.
Le second groupe de 10 élèves et de deux accompagnateurs devait suivre mercredi soir en passant cette fois par Amsterdam et Paris. En raison de l’urgence de la situation, ce projet avait été abandonné.
Partir malgré le contexte
La direction de l’ÉSSJ considère que la situation n’était pas si alarmiste lorsque les élèves se sont envolés le vendredi 28 février pour la région de Thiès au Sénégal.
« La situation a évolué rapidement. Il y a toujours un questionnement lors du départ d’élèves à l’étranger. Mais nous ne pouvions pas prévoir un dénouement de cette ampleur », mentionne avec gravité Jean-François Racine.
« La semaine précédant ce départ, il n’y avait pas d’éléments assez importants pour contraindre l’annulation de ce voyage », poursuit-il.
Du côté de Mer et Monde, on estime aussi avoir pris les bonnes décisions.
« Nous avons fait de notre mieux pour gérer ce dossier et y avons mis toute notre énergie et fait ce qu’il fallait faire dans les circonstances. Nous comprenons que le contexte actuel génère de l’angoisse et de fortes émotions », reconnaît Josée Lemire, directrice générale de l’organisme de coopération internationale Mer et Monde, en entrevue au COURRIER.
Cet organisme de coopération internationale œuvre depuis 20 ans en faveur de la solidarité entre les personnes et les peuples. Il organise des stages de coopération internationale au Sénégal, au Nicaragua et au Honduras.