En cause, un arrêté ministériel publié la veille indiquait en effet que « malgré les dispositions des conventions collectives applicables aux employés de la fonction publique, une personne peut être redéployée dans une autre fonction ou dans un autre lieu, selon les besoins, même si le niveau d’emploi applicable à celle-ci n’est pas respecté ». Les implications potentielles de cette disposition ont rapidement causé une onde de choc dans le milieu, l’inquiétude étant notamment portée par la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), qui représente environ 125 000 membres du milieu de l’éducation.
Dans son point de presse quotidien, le premier ministre François Legault a voulu calmer le jeu, assurant qu’il s’agissait avant tout d’une « mesure préventive ». « Pour le moment, on n’utilise pas ces pouvoirs-là », a-t-il déclaré. M. Legault a également reconnu que son gouvernement « aurait dû communiquer avec le syndicat » au préalable.
C’est d’ailleurs ce que déplorait la présidente de la CSQ, Sonia Éthier, en entrevue à La Presse canadienne. « Les organisations syndicales n’ont pas été avisées et des consignes sont parties de tous bords, tous côtés », a-t-elle livré à la journaliste Helen Moka pour expliquer le vent de panique. Certains membres ont même cru comprendre que l’ensemble de leur convention collective ne tenait plus, a ajouté Mme Éthier.
Si l’onde de choc a également atteint Saint-Hyacinthe, le président du Syndicat de l’enseignement Val-Maska, Patrick Théroux, a tout de même indiqué au COURRIER qu’à la Commission scolaire de Saint-Hyacinthe, « le message n’est pas sorti comme ça ». Ainsi, l’inquiétude venait plutôt de directives données ailleurs au Québec, mais qui se sont retrouvées sur les médias sociaux, a expliqué M. Théroux.
Après avoir lui aussi pris connaissance de la mise au point de M. Legault, le représentant syndical conclut plutôt à une « erreur de communication du gouvernement ». Pour l’instant, il n’y a donc pas eu d’effets concrets à cet arrêté et les enseignants attendent toujours, comme nous tous, de voir si la fermeture des écoles sera prolongée ou non au-delà de deux semaines.