Demi-finaliste au Festival de la chanson de Granby, deuxième aux Francouvertes et premier au Cabaret Festif, il les a tous faits et il a brillé à chacun d’eux. À La Voix, il continue d’avancer, là aussi.
Après avoir fait sa place au sein de l’équipe de Pierre Lapointe avec sa réinterprétation de « Bye bye mon cowboy » aux auditions à l’aveugle, il a été choisi par son coach au terme de l’étape du duel, diffusée le 15 mars, pour poursuivre l’aventure. Ce n’est qu’un petit bonus chaque fois.
« Je vais là en ne m’attendant à rien, mentionne le Maskoutain en entrevue au COURRIER. Déjà juste de faire les auditions à l’aveugle, je me disais que je me faisais voir. Et là, je vais toujours plus loin. »
Il peut même compter sur les conseils de la gagnante de l’an dernier, Geneviève Jodoin, avec qui il est en contact depuis le début de l’aventure. Même s’ils sont tous les deux de la région maskoutaine, leur route s’était plutôt croisée à Charlevoix. Geneviève, qui tient l’auberge La Fascine à L’Isle-aux-Coudres, était l’une des juges du Cabaret Festif l’année où Alex y a participé. Puis, il a été invité à jouer sur la scène de son auberge l’été dernier.
« Elle m’a envoyé un long message après le duel en me disant ce que j’avais fait de bon et comment ça avait sorti à la télé », raconte l’auteur-compositeur-interprète, qui mène une carrière solo indépendante après avoir été au sein du groupe Caltâr-Bateau.
Sauter dans l’aventure
Alex Burger devait faire paraître, l’automne dernier, son premier album solo, un an après avoir dévoilé son EP À’ment donné. Mais La Voix est arrivée, un peu par hasard, et est venue chambouler ses plans.
Rien ne laissait présager qu’il allait se retrouver sur cette scène un jour. Il s’agit, après tout, d’un concours bien différent de tous les autres auxquels il a participé par le passé. Habituellement, ce sont ses propres compositions qu’il doit défendre, alors que cette fois, ce n’est que sa voix.
La façon d’aborder l’expérience est également très différente, analyse-t-il. « C’est un concours où juste d’en faire partie est un prix en soi parce que tu es vu par plein de monde et tu récoltes un public. Dans les autres concours, le but est toujours de gagner, tandis que pour celui-là, c’est juste de te faire voir. »
D’ailleurs, ce n’était pas son idée de se lancer dans cette grande aventure qu’est La Voix. Ce sont plutôt les producteurs de l’émission qui l’ont approché pour qu’il entre dans le processus d’audition. Il venait, à ce moment, d’être finaliste aux Francouvertes.
« Je me disais que je n’allais pas faire ça, mais j’y ai réfléchi », confie le Maskoutain.
Il s’est finalement laissé prendre au jeu. Il a interprété une de ses compositions en audition et on l’a rappelé quelques semaines plus tard pour lui annoncer qu’il était choisi. Même à ce moment, il n’était pas convaincu de vouloir y participer, mais un conseil de son père l’a aidé à prendre sa décision. « Il y a plus de chance que tu regrettes de ne pas l’avoir fait que tu regrettes de l’avoir fait », lui a-t-il dit.
Fidèle à lui-même
Loin du profil type du « grand public », Alex Burger dégage à l’écran une prestance désarmante, qui frôle parfois même la nonchalance, comme on a pu le voir à son duel.
À sa défense, il rectifie que c’était plutôt une « non-excitation » pour la chanson qui avait été choisie, « Ces montagnes » de Philémon Cimon. Il avait de la difficulté à s’investir pour l’interpréter, jugeant la pièce un peu trop théorique. Il a même discuté avec Philémon après coup et celui-ci lui a révélé qu’il s’agissait en fait d’une chanson écrite dans un contexte académique. Cela ne l’a pas empêché pour autant d’offrir une performance assurée qui lui a valu de continuer l’aventure.
Alex Burger est bien conscient qu’il ne fera pas l’unanimité dans les foyers québécois. « Il y a des gens qui ne vont pas m’aimer, d’autres qui vont m’aimer trop », souligne-t-il.
Le fait de naviguer dans le milieu artistique depuis quelques années lui permet néanmoins de rester fidèle à lui-même à l’écran, d’être assumé, malgré la grande machine de l’émission. Il sera possible de le découvrir davantage lors des prochaines étapes, promet-il.
« Je suis content de le faire avec l’expérience que j’ai. C’était le meilleur timing pour moi pour le faire. À 22 ans, je l’aurais regretté », estime l’artiste de 29 ans.
Après La Voix, il consacrera tous ses efforts à sa carrière solo, que ce soit la sortie de son album ou de faire des spectacles. « J’ai fait tellement de concours, La Voix, c’est le dernier que je vais faire », assure-t-il.
Il faudra attendre un peu avant de voir la suite puisque les tournages de La Voix ont été suspendus jusqu’à nouvel ordre en raison de la COVID-19. Un dernier épisode, déjà enregistré, sera diffusé ce dimanche.