La Maskoutaine est rentrée au bercail le 20 mars, soit une semaine après la suspension des activités de golf et le déferlement de mesures pour contrer la propagation du coronavirus. Elle est partie de la Floride, où elle réside durant la saison de golf, pour faire le voyage jusqu’à la Virginie en train. Elle a ensuite fait le reste du trajet en voiture jusqu’à Saint-Hyacinthe. Plus tard ce jour-là, les frontières canado-américaines devenaient fermées pour tout voyage non essentiel.
Dès son retour, l’athlète de 24 ans s’est placée en isolement volontaire, comme le demandent les instances gouvernementales, pour une période de 14 jours, même si elle ne présente aucun symptôme.
« Je suis habituée d’être dehors tout le temps. D’être enfermée entre quatre murs toute la journée, je trouve ça dur, a-t-elle confié au COURRIER lors d’un entretien téléphonique lundi, soit à sa troisième journée d’isolement. Mes parents ont aménagé le sous-sol pour que je puisse être en quarantaine seule, pour ne pas avoir de contacts. »
Elle avoue avoir hésité à revenir au pays au départ. « Ce n’était pas encore super sérieux. Les clubs de golf étaient encore ouverts où j’étais. Je me disais que tant qu’à être au Québec et ne pas pouvoir pratiquer, j’allais rester. » Mais plus les jours passaient, plus elle voyait la situation se dégrader. Et l’appel de la maison s’est fait entendre.
« Ça ne me faisait pas peur, mais je voyais que c’était de plus en plus gros », a-t-elle souligné.
Chaos… sur les terrains
L’effet de la pandémie s’est même fait ressentir sur les terrains, avant que tout ne soit mis en suspens, a remarqué Valérie Tanguay.
La golfeuse devait participer aux tournois du circuit Symetra, tout juste en dessous de la LPGA, mais la suspension des activités de la LPGA a fait en sorte que plusieurs golfeuses mieux classées qu’elle sur l’échiquier mondial ont pris des places sur le circuit Symetra, dont le premier tournoi a été maintenu.
Cela a fait en sorte que la Maskoutaine a été reléguée au circuit WAPT, par où elle était passée l’an dernier avant de monter jusqu’au Symetra. À ce premier tournoi, disputé en Louisiane du 11 au 14 mars, Valérie n’a pas connu le départ espéré, ratant les rondes finales par seulement un coup.
Mais ce n’est pas ce qui la déçoit le plus. Le fait de ne plus toucher à un bâton de golf pour une période indéterminée l’affecte encore davantage. « On venait de commencer la saison et là, c’est comme si on tombait déjà en off-season », a-t-elle soutenu, comprenant néanmoins l’importance des mesures prises en ce moment.
Durant sa quarantaine, elle compte profiter de ce temps libre pour faire de l’entraînement de renforcement. Au moins, tout ne sera pas perdu. Mais même une fois sortie de son sous-sol, il faudra assurément un temps avant qu’elle puisse retourner frapper des balles de golf puisque les clubs seront fermés eux aussi pour une durée indéterminée.