Des blouses et des masques de protection destinés aux établissements de santé seront bientôt produits par milliers dans ses deux usines, où travaillent habituellement 150 employés à Saint-Hyacinthe et 120 autres à Granby.
« Plusieurs entreprises québécoises vont commencer à nous fournir des blouses et des masques, je suis optimiste de ce côté-là », avait prédit mercredi le premier ministre du Québec, François Legault, au cours de sa conférence de presse quotidienne.
M. Legault n’aurait pas pu y aller d’une annonce plus juste que celle-là. Son point de presse à peine terminé, le propriétaire de Vêtements SP, Steve Bérard, confirmait de vive voix au COURRIER que la production de blouses dans ses ateliers était commencée, et que celle de masques allait démarrer bientôt. « Nous sommes encore en attente de la matière première, mais nous devrions démarrer la production de masques la semaine prochaine », a confirmé le fabricant, précisant qu’il serait approvisionné en textile par des fournisseurs de Sherbrooke et Drummondville. « Tout sera québécois à 100 % », a-t-il lancé fièrement.
Il n’en était vraiment pas là au matin du lundi 23 mars lorsqu’il a annoncé à ses employés la fermeture de ses usines à cause du coronavirus. Le même jour, le gouvernement annonçait qu’il allait ordonner par décret l’arrêt de tous les services et activités non prioritaires. « Sachant que ça s’en venait, j’avais déjà contacté les deux gouvernements et même le maire de Saint-Hyacinthe, Claude Corbeil, pour leur demander de quelle façon nous pourrions aider. J’ai dû envoyer partout plus de 50 courriels, à de nombreux manufacturiers aussi », raconte-t-il.
C’est ainsi qu’un fabricant de rideaux d’hôpitaux, Patrice Chevalier, de la firme Patlin, de Saint-Paulin près de Trois-Rivières, l’a vite contacté pour lui parler d’une grosse commande de matériel médical qu’il ne pourrait remplir seul. « Il cherchait un sous-traitant pour une commande de 100 000 blouses de protection. On a commencé aujourd’hui même, et ça va rouler à fond la semaine prochaine : ce sera blanc partout dans l’usine! », a poursuivi M. Bérard.
Une commande pour des masques s’est ajoutée peu après et, dans ce cas, il croit que la production atteindra les 200 000, voire les 300 000 unités. Tout démarrera une fois que le produit aura été testé par le Groupe CTT du Cégep de Saint-Hyacinthe – le Centre de transfert technologique en textile – et que ces masques de fabrication locale auront été approuvés par le gouvernement.
« Quand on se sera relevés de cette crise-là, il faudra s’assurer qu’à l’avenir, la fabrication des équipements de protection médicaux soit locale à au moins 50 % », conclut Steve Bérard.