Située dans le parc industriel Olivier-Chalifoux, la Distillerie Noroi est spécialisée dans la fabrication de spiritueux. Quant au groupe Jefo, basé dans le parc industriel Théo-Phénix, il produit et commercialise des additifs alimentaires non médicamenteux destinés principalement aux animaux de ferme.
La Distillerie Noroi a mis en suspens sa production de gin en utilisant ses alambics pour fabriquer un gel à 70 % d’alcool embouteillé dans des contenants d’un litre. Ce nouveau produit porte le nom de Sanitagel.
« À notre niveau, nous voulons contribuer à la lutte contre la propagation du coronavirus COVID-19. Cette semaine, nous avons produit environ 1000 litres de désinfectant », indique Jonathan Robin, président de la Distillerie Noroi, en entrevue au COURRIER.
Les deux entrepreneurs ont décidé de poser un geste envers la communauté en remettant 100 litres à des organismes à but non lucratif jugés essentiels par le gouvernement Legault.
« Le Centre de bénévolat est venu chercher quatre litres. Une centaine d’organismes ont communiqué avec nous. La semaine dernière, nous avons livré gratuitement des bouteilles de notre gel aux épiceries de Saint-Hyacinthe ainsi qu’aux deux succursales de la SAQ de la municipalité », précise M. Robin.
Actuellement, ce gel à la quantité limitée est vendu au coût de 10 $ le litre. Ce produit est destiné prioritairement aux hôpitaux, aux maisons de retraite ainsi qu’aux entreprises catégorisées comme services essentiels.
« Le coût de production est dispendieux puisqu’on utilise de l’alcool alimentaire. Tout est fait manuellement au niveau de l’embouteillage », mentionne l’entrepreneur maskoutain.
Dans cette démarche, le Groupe Jefo apporte la glycérine et l’hydroxypropylmethycellulose, deux ingrédients nécessaires dans la fabrication d’un gel antibactérien.
Ce gel contient un agent permettant au produit de conserver son taux d’alcool pendant plusieurs mois. La recette a été approuvée par Santé Canada avant le début de la production.
Bières et sirop d’érable
La Distillerie Noroi fait également équipe avec la microbrasserie Le Bilboquet, une entreprise apparentée, en produisant de l’alcool neutre.
« Les grains de céréales qui servent normalement à la conception de la bière sont maintenant utilisés pour fermenter de l’alcool qui sera utilisé dans la fabrication de notre gel antibactérien », explique M. Robin.
Celui-ci est agréablement surpris de pouvoir compter sur la contribution de Brasseurs du monde, une autre microbrasserie qui a pignon sur rue à Saint-Hyacinthe.
« Mon concurrent vient m’aider en m’apportant 4000 litres de bière », souligne Jonathan Robin.
L’entrepreneur pourra compter aussi sur les producteurs acéricoles du Québec qui vont lui livrer 15 barils de sirop d’érable déclassé pour produire de l’alcool.