Mais alors, pourquoi Subaru s’entête-t-elle à l’offrir sur le marché? Sans doute parce que, oui, certaines tranches d’âge aiment encore les berlines et parce qu’elle n’est en fait qu’une version plus sophistiquée de la très populaire Outback, de qui elle retient la totalité des composantes mécaniques.
Petite précision : quand on regarde les chiffres de vente, ce sont les plus jeunes, soit les moins de 35 ans, qui ont recommencé à lorgner vers les berlines quatre portes ou les voitures familiales. Et les baby-boomers et autres générations X misent plutôt sur les VUS et les camions.
La Legacy a donc encore un bel avenir devant elle. Vrai qu’elle est moins spacieuse et moins haute sur patte que sa sœurette quasi jumelle. Vrai aussi qu’elle a une silhouette moins déterminante que les rivales de la même catégorie. Mais ses qualités de conduite et son rouage intégral (je sais, je me répète, mais il est indéniablement une de ses qualités les plus importantes) en font un véhicule auquel il faut accorder un peu plus de considération.
Une vraie voiture mais…
Il faut bien le dire, la Subaru Legacy n’a pas le style le plus enlevant en ville. Ses lignes sobres, efficaces certes, mais un peu trop discrètes, sont de nature à ne pas faire tourner les têtes. Et bien que mon essai se soit déroulé au volant de la voiture la plus haut de gamme de la famille, la GT Premier, elle n’affichait qu’une allure agréable, sans véritable personnalité.
Rien de négatif, rassurez-vous. Les lignes sont fluides, la silhouette agréable et on a même insisté pour loger quelques éléments aérodynamiques. Mais le tout est simplement mignon.
Fort heureusement, cette retenue trop imposante ne se retrouve pas dans l’habitacle. Les matériaux ont été revus, le design repensé et l’ergonomie améliorée. En fait, ô surprise, alors que l’ancien habitacle constituait le principal obstacle à l’amour des gens pour leur Subaru, il est devenu une des raisons principales de leur attachement. Les acheteurs n’hésitent pas, en effet, à citer la cabine et ses qualités comme l’une des plus belles réussites de Subaru.
Ajoutez à cela un système multimédia généralement facile d’usage, même s’il exige un peu d’introduction, une compatibilité quasi complète avec les téléphones intelligents et une insonorisation remarquable, sans oublier une longue liste d’équipements de sécurité, et vous aurez une bonne raison d’apprécier la Subaru Legacy.
Motorisation revue
Une autre des raisons d’apprécier cette nouvelle Subaru Legacy, c’est son moteur. Oubliez le gros V6 dont la principale caractéristique était d’être joyeusement gourmand. Aujourd’hui, la Subaru Legacy GT partage avec le Subaru Ascent le moteur turbo 4 cylindres à plat de 2,4 litres. Au menu, 260 chevaux bien nés, 277 livres-pied de couple et une accélération digne de mention.
On grince bien un peu des dents quand on constate que la seule boîte disponible est une automatique à variation continue, mais on se rend rapidement compte qu’elle joue son rôle à merveille. En fait, pour être franc, elle ne constitue pas un réel handicap, même pour les plus exigeants conducteurs.
Évidemment, elle limite un peu la conduite sportive, mais malgré tout, sa réponse est plus vive que l’on pourrait l’espérer et plus silencieuse qu’on ne pourrait le croire. À défaut d’une boîte manuelle, avouons que la CVT joue très bien son rôle.
Là où cette Subaru Legacy gagne des points, c’est dans le domaine de la conduite. La direction est précise, assez pour permettre une conduite appuyée, les freinages sont incisifs et le rouage intégral toujours aussi compétent. Le châssis se montre d’une étonnante solidité, et les suspensions sont un heureux compromis entre une randonnée trop brutale et le confort trop endormi de certaines berlines de même catégorie.
En d’autres mots, ne vous laissez pas berner par la silhouette (trop) tranquille de la Subaru Legacy GT. Elle en a plus sous le capot qu’on ne pourrait le croire au premier coup d’œil.