« Soyons réalistes : cet été, rien ne sera comme en 2019 », reconnaît d’entrée de jeu Simon Tessier, président-directeur général de Camping Québec en entrevue. Il soutient que, si ses membres ne sont pas encore en « mode panique », ils ont tous bien hâte de savoir à quoi ressemblera cette saison de camping.
Pour se montrer prêt à reprendre ses activités, l’organisme a créé un « Guide d’opération des campings en temps de pandémie » qui a été, selon Le Journal de Québec, approuvé par la santé publique la semaine dernière. « On a fait notre travail et on espère avoir une date au courant de la prochaine semaine pour avoir une idée de la longueur de notre saison », a commenté avec optimisme M. Tessier le 7 mai. Une semaine plus tard, les terrains de camping et leurs usagers retiennent toujours leur souffle.
M. Tessier ne connaît évidemment pas encore les modalités avec lesquelles les campings devront composer pour pouvoir ouvrir cet été, mais il doute fortement que ceux-ci puissent être fonctionnels à pleine capacité. « Même si on avait le droit, on ne le ferait pas si ça met en péril le sentiment de sécurité de notre clientèle », assure-t-il.
Il s’attend à ce que plusieurs campeurs voyageurs vont reporter, voire annuler, leur réservation cet été à mesure que la date de reprise des activités des campings est repoussée, mais croit qu’il est encore trop tôt pour savoir si beaucoup de campeurs saisonniers vont faire l’impasse sur la saison 2020. « J’espère qu’à leur réouverture, les campings seront une destination de choix cet été », mentionne Simon Tessier.
Il ne cache toutefois pas que la survie de certains exploitants pourrait être menacée si la saison est trop écourtée à cause des mesures pour contrer la propagation de la COVID-19. « Plus on attend, plus les impacts financiers seront lourds », résume M. Tessier. Selon lui, la présence de quelques snowbirds en provenance des États-Unis qui n’ont pas d’autre domicile en sol québécois et l’ouverture de services d’appoint dans les campings ne suffiront pas à sauver ceux à la santé financière plus fragile. D’où l’importance, selon Camping Québec, d’ouvrir plus tôt que tard de façon sécuritaire et en respect des directives de la santé publique.
Impacts limités à Sainte-Madeleine
Patrick Girouard, copropriétaire du Camping Sainte-Madeleine, se dit en accord avec la position de Camping Québec, mais il estime que son camping est loin d’être le plus durement touché par la crise actuelle. « Cela fait deux années que l’on n’organise plus de festival d’envergure au camping, alors [l’annulation de la tenue d’événements jusqu’au 31 août] ne nous affecte pas vraiment. Côté achalandage, on attirera peut-être moins de gens venus de l’extérieur, mais les gens de la région resteront sûrement davantage ici. Est-ce que cet été sera une grosse catastrophe pour le camping et pour Sainte-Madeleine? On verra! », commente celui qui est aussi conseiller municipal.
Actuellement, le Camping Sainte-Madeleine accueille neuf snowbirds et offre encore certains services essentiels. Le dépanneur est fermé au public, mais continue de fournir en gaz propane les campeurs sur place, et le stationnement de roulottes, situé à l’extérieur du site, demeure accessible.
LE COURRIER a fait d’autres demandes d’entrevue dans différents campings de la région maskoutaine pour connaître leur situation. Certains ont décliné en référant à la position de Camping Québec et d’autres n’ont tout simplement pas répondu à notre demande.