Deux interminables mois teintés aux couleurs de la COVID-19 et de ses conséquences, passés à traquer le virus dans les moindres recoins de notre quotidien.
À faire le bilan de ce qui va mal dans le domaine de la santé et des services sociaux, à dresser les listes des activités en suspend ou annulées et à s’inquiéter des contradictions dans les messages politiques ou médicaux quotidiens.
La pandémie monopolise toute l’attention. Vous tenez entre les mains une neuvième (!) édition du COURRIER presque exclusivement consacrée à un seul et même sujet. Et on ne sait pas jusqu’à quand il en sera ainsi puisque l’actualité est à l’image de nos vies : au ralenti. Chaque semaine, lors de nos réunions virtuelles entre membres de la rédaction, nous nous disons que nous avons fait le tour de la question, qu’il est temps de passer à autre chose. Mais ce satané virus est omniprésent, ce qui est ironique pour un ennemi invisible.
Sachez que, nous les premiers, nous aimerions braquer nos projecteurs sur d’autres dossiers chauds et croustillants. Sauf qu’il ne se passe plus grand-chose en dehors de la pandémie et des questionnements qu’elle provoque dans l’actualité régionale. Faut-il déconfiner, retourner les enfants à l’école, rouvrir les restaurants et relancer l’économie non essentielle? Y aura-t-il un été dans le 450, des camps d’été, une saison de baseball, de golf, de dek hockey? Quand et comment les coiffeurs, les bars et les diffuseurs de spectacles vont-ils reprendre du service?
Encore tant de questions sans réponse. Tant de sujets à surveiller, de dossiers à fouiller et d’entrevues à mener à bonne distance. Nous n’avons malheureusement pas terminé d’écrire des nouvelles sur la COVID-19. Le défi pour la presse et pour LE COURRIER bien entendu, c’est de ne pas perdre de vue ce qu’il y a autour.
De rester attentifs, connectés et vigilants. Même si nous n’y sommes plus les bienvenus depuis que l’administration municipale a pris la décision de tenir ses séances régulières à huis clos, sans public et surtout sans journalistes, nous continuons de suivre avec intérêt ce qui se passe à l’hôtel de ville de Saint-Hyacinthe, tout comme dans les municipalités environnantes. C’est ainsi que nous avons pu exposer les images et le processus réglementaire entourant la future Place Frontenac du centre-ville et souligner respectueusement les 10 ans du glissement de terrain meurtrier de Saint-Jude.
Comme la COVID-19 accapare beaucoup de nos énergies et de nos effectifs, nous avons plus que jamais besoin de votre aide pour nous aiguiller sur des sujets d’intérêt susceptibles de passer sous notre radar. Si le premier ministre François Legault multiplie encore les appels pour dénicher des bras pour les CHSLD, de notre côté, nous sommes à la recherche de langues, d’yeux et d’oreilles pour nous alimenter.
La politique municipale, par exemple. Elle a été éclipsée pas mal par la politique provinciale et fédérale depuis deux mois. C’est vers ces instances supérieures que les regards sont tournés jusqu’ici et que nous attendions des solutions, des consignes et des aides financières. Plus le temps avancera et plus le municipal sera sollicité à son tour et questionné. Ottawa et Québec ne pourront pas tout faire et tout décider à notre place. Les municipalités devront faire davantage que de maintenir les services courants et de reporter les paiements de taxes municipales. Elles feront face elles aussi à des pertes de revenus et peineront à équilibrer leur budget. Pour la Ville de Saint-Hyacinthe, on me chuchote à l’oreille que le manque à gagner tournerait déjà autour de 3,7 M$.
Comme elle pourra difficilement se rabattre sur une hausse de taxes en 2021, une année électorale de surcroît, dans la mesure où les citoyens déjà durement éprouvés ne pourront supporter un fardeau plus imposant, la Ville de Saint-Hyacinthe n’aura d’autre choix que de sabrer dans ses dépenses et de retarder des investissements non essentiels. Ces mesures risquent donc de frapper de plein fouet nombre d’organismes associés qui pourraient, selon certains scénarios à l’étude, devoir assumer des coupes de financement de l’ordre de 10 %. Rien n’est confirmé, mais cela circule. Voilà bien la preuve qu’il faut continuer de suivre ce qui se passe et se dit à Ottawa et à Québec, sans pour autant perdre de vue ce qui se déroule dans notre propre cour.
Car c’est là que reviendra, tôt ou tard et sous une forme ou une autre, la facture salée de cette crise sanitaire sans précédent.