Lorsque j’ai entendu l’idée de piétonniser la rue Cascades, naïvement, j’ai voulu en débattre, tout excité de participer aux affaires de la Cité. Ouch. J’ai vite réalisé trois affaires. La première : Winston Churchill avait raison de dire que « le meilleur argument contre la démocratie est une discussion de cinq minutes sur Facebook avec monsieur madame Tout-le-monde ».
Deuxièmement, faut pas croire tout ce qu’on fait dire à Winston Churchill sur Internet. Et troisièmement, « Cascades piétonne » est un sujet aussi sensible que les chaises pliantes aux Beaux mardis de Casimir. Un débat polarisant et caniculaire qui ne date pas d’hier pis qui sera pas réglé avant de l’avoir essayé. Parce que c’est encore ce qui manque le plus dans l’expérience : l’avoir faite.
Des villes le font, d’autres s’y mettent enfin et si ici le sujet revient périodiquement, c’est parce qu’il est dans l’air du temps. Inévitablement, il va se faire. Autant s’y faire. J’avoue, je suis pour la piétonnisation de Saint-Hyacinthe… au grand complet! Mais j’suis pas un radical, j’accepte qu’on commence par un bout de la Cascades. Si la piétonnisation doit se faire à vitesse de marche, ben on marchera.
Comme on dit aux artistes : faut se réinventer. Surtout en « Terre d’Innovation ». On devrait être capable de faire mieux qu’un spectacle des 2Frères au ciné-parc Saint-Hilaire! Pis y en aura pas de Beaux mardis, facque emmenez donc vos chaises sua’ Cascades.
« C’est pas le bon moment! », objecteront certains. C’était pas le bon moment pour une pandémie non plus. Ce ne le sera pas plus pour les crises économique et climatique qui s’en viennent… c’est jamais le bon moment. Si on attend les « conditions gagnantes » pour repenser notre ville, nos transports et notre consommation, ça n’arrivera jamais. À nous de créer les « bons moments » pis dès le 4 juin.