Tsé l’histoire de la Cascades piétonne… au début, je pensais qu’on avait juste affaire à une banale reprise de l’affrontement piétons vs char. Facile à caricaturer. D’un côté, la gang qui veut magasiner avec son petit panier, l’espresso à la main, un croissant frais dins cheveux en flânant dans des rues fleuries remplies de ti-oiseaux cui-cui. De l’autre, la gang qui veut parker son char en face du magasin pour remplir sa valise à la pelle pis sacrer le camp avant que son café Tim devienne trop frette.
Euh… c’est un brin plus compliqué que ça finalement. Pis explosif. Comme si, collectivement, notre mèche était rendue très courte à force de pas voir la coiffeuse. Facque on s’est crêpé le chignon pis tiré les cheveux au Conseil, entre les paliers politiques, clients vs commerçants, santé publique vs économie, bars/restaurants vs magasins de linge, on a parlé d’opposition milléniaux/boomers et on est même arrivés à un clash entre médias et citoyens. C’est devenu extrêmement difficile à caricaturer, oserais-je ajouter…
Mais c’est aussi la preuve qu’on aime profondément notre centre-ville. On a l’artère principale sensible pis dès qu’on la sent attaquée, on réagit. C’est normal. Personne n’est de mauvaise foi ou se lève le matin en disant : « Ahaha, comment faire mal à mon centre-ville aujourd’hui? » À part ceux qui magasinent chez Walmart ou sur Amazon.
Non mais c’est vrai! Pendant qu’on déchire nos chemises sur la place publique, on se fait baisser le pantalon sur internet. Le véritable ennemi est là, en ligne. On est le village gaulois qui se bagarre pendant que Rome étend son Empire. Facque, je préfère me concentrer sur ce qui nous unit plutôt que ce qui nous divise parce que c’est le seul moyen d’éviter que le ciel ne nous tombe sur la tête.