18 juin 2020 - 14:16
Préposés aux bénéficiaires
Les communautés religieuses attendent l’aide du gouvernement
Par: Véronique Lemonde
Au Séminaire de Saint-Hyacinthe, ainsi que dans les communautés religieuses de la région, on ne craint pas l’exode des préposés aux bénéficiaires malgré les bonifications annoncées par le gouvernement pour le secteur public. Photothèque | Le Courrier ©

Au Séminaire de Saint-Hyacinthe, ainsi que dans les communautés religieuses de la région, on ne craint pas l’exode des préposés aux bénéficiaires malgré les bonifications annoncées par le gouvernement pour le secteur public. Photothèque | Le Courrier ©

Dans les résidences pour religieux et religieuses maskoutaines, la crise entourant la rémunération des préposés aux bénéficiaires (PAB), en cette période de la COVID-19, de même que le manque de main-d’œuvre n’ont pas fait les mêmes ravages que ceux constatés dans d’autres établissements, surtout dans la région montréalaise. Cependant, une aide gouvernementale est tout de même prévue sous peu pour bonifier les salaires des PAB travaillant dans ces types de résidences.

Dans une lettre envoyée au gouvernement Legault à la fin du mois d’avril, l’Association des trésorières et des trésoriers des instituts religieux (ATTIR) demandait à Québec de traiter équitablement les employés œuvrant dans les résidences pour religieux et religieuses, où sévit, là aussi, la COVID-19, mais qui n’ont pas droit à la même aide pour soigner les malades et prendre soin des aînés.

« L’aide que nous recevrons et dont nous attendons toujours la confirmation et les conditions servira surtout à équilibrer la rémunération de nos PAB versus celle des employés dans le réseau public. C’est une aide qui ira directement aux employés. Cependant, au Séminaire, nous avons déjà haussé de 4 %, à nos frais, le salaire de nos PAB, rétroactivement à la date du 12 mars », explique David Bousquet, directeur des opérations au Séminaire de Saint-Hyacinthe qui emploie huit PAB.

Cette aide à venir préviendra surtout la surenchère pouvant exister entre les divers types de résidences pour aînés au Québec, un phénomène qui ne s’est pas vraiment produit à Saint-Hyacinthe, selon M. Bousquet. « Nous n’avons pas eu ce genre de problème avec notre personnel ici. »

Même son de cloche du côté des Sœurs de la Charité de Saint-Hyacinthe, où le salaire des PAB a également été bonifié de manière temporaire, salaires qui sont d’ailleurs fortement semblables à ceux du réseau public. « Nous avons bonifié les salaires deux, trois semaines après que le gouvernement l’eut fait », explique Sr Monique Duhamel, directrice générale de la communauté. L’établissement religieux compte une quinzaine de PAB.

Les Sœurs de La Présentation de Marie, qui emploient 43 PAB, ont aussi haussé le salaire de ces dernières en cette période de pandémie mondiale. Cette bonification s’est d’ailleurs étendue à tous les 125 employés de la communauté depuis la mi-avril, à même les fonds de celle-ci. Dans tous les cas, ces bonifications salariales sont temporaires.

Une formation qui ne change rien

Toutes les résidences pour religieux et religieuses de Saint-Hyacinthe nous ont confirmé que la formation accélérée et rémunérée offerte présentement par le gouvernement provincial pour contrer la pénurie de PAB ne cause aucun mouvement de personnel dans leurs rangs.

« Cette surenchère entre les résidences que ce soit au niveau des salaires ou des postes à combler n’existe pas vraiment à Saint-Hyacinthe. Nos PAB sont déjà formés, donc cette formation ne change rien pour nous », estime M. Bousquet.

« Comme nos PAB sont déjà formés, elles ne sont pas admissibles à cette formation de toute manière, de dire Sr Édith Lavoie, présidente du comité de gestion des Sœurs de La Présentation de Marie. Ici, il y a des religieuses autonomes, semi-autonomes et d’autres non, ce n’est pas comme un CHSLD où chaque résident requiert un nombre assez élevé d’heures de soins par jour. Comme nous avons toutes les clientèles possibles parmi nos religieuses, et que la formation du gouvernement s’adresse exclusivement aux personnes voulant travailler en CHSLD, cela nous concerne donc dans une moindre mesure. »

« Ici, nous sommes plus d’employés pour moins de résidentes, nos quotas par résidente sont plus élevés que dans le réseau public. Nous sommes donc comme une grande famille et ça, nos PAB l’apprécient tout particulièrement », conclut Sr Duhamel.

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