Derrière cette mobilisation se trouvent quelques voisins motivés par la volonté de préserver la tranquillité de leur quartier. Rencontrés par LE COURRIER tout près de l’emplacement envisagé pour ce projet piloté par le Groupe Robin, ils se sont dits inquiets face à l’arrivée de centaines d’unités de logement à deux pas de chez eux. Comme depuis le tout début du dossier, c’est toujours la forte densité – et la circulation automobile qui vient avec – qui rebute principalement ces résidents d’un secteur composé essentiellement de maisons unifamiliales et de jumelés.
Tenant à une certaine quiétude, ils ne s’opposent pas au Quartier M en soi, mais défendent plutôt le maintien du zonage actuel, qui prévoit une portion résidentielle de plus faible densité en bordure du quartier existant. Le respect de cette zone tampon permettrait une « transition plus naturelle » entre le quartier actuel et celui à venir, a justifié Sophie Brûlé, l’une des citoyennes impliquées.
Le fait que les trois immeubles projetés aient la même sortie, donnant sur l’avenue des Grandes-Orgues, est aussi source d’irritants pour eux. Jean-Philippe Roy, résidant près de l’intersection entre l’avenue Laperle et celle des Grandes-Orgues, craint que sa rue ne devienne un boulevard où il ne sera plus possible de jouer au hockey avec les enfants.
Quelques rencontres ont eu lieu entre le promoteur du projet et les citoyens, mais devant les réserves évoquées par ces derniers, il a été impossible d’obtenir des accommodements, selon un autre résident, Xavier Larocque. « On est face à un projet fini », a-t-il déploré. Nicol Bergeron, autre voisine du secteur, rapporte également voir depuis quelque temps des représentants du promoteur aller de porte en porte à répétition pour promouvoir le projet et faire signer des pétitions d’appui.
Pour la suite?
Devant la demande réussie de tenue de registre, le changement de zonage qui aurait en principe dû être adopté à la séance du 6 juillet n’a pas eu lieu. Le dossier est maintenant sur la glace, au moins jusqu’au 27 juillet, a informé la conseillère du secteur, Claire Gagné, lors de cette même séance. Les résidents rencontrés ont dit avoir l’appui de Mme Gagné dans ce dossier.
Ce délai devrait permettre au conseil de se positionner pour la suite. Dans pareille situation, les élus ont normalement deux options : retirer tout simplement le projet de règlement ou aller de l’avant avec la tenue d’un registre. Cette procédure d’enregistrement peut ensuite mener à un référendum de secteur si suffisamment de citoyens vont porter leur signature à l’hôtel de ville.
Entretemps, une version remodelée du règlement de zonage – et par le fait même du projet immobilier – peut toujours être présentée au public pour concilier les parties. Dans tous les cas, « on veut faire partie de la conversation », a exprimé Jamie Breton, résidente du quartier.
Le groupe a plutôt l’impression d’avoir assisté depuis le début à une présentation du projet, et non à une réelle consultation.