Ces possibilités, évoquées par l’Union des producteurs agricoles (UPA) de la Montérégie dans sa recommandation dans ce dossier (défavorable, faut-il préciser), remettent en question le fait que l’emplacement visé à Saint-Hyacinthe représente réellement le site de moindre impact à travers la MRC des Maskoutains pour établir ce projet d’envergure.
L’UPA suggère même plusieurs alternatives aux terres agricoles situées en bordure de la rue Pinard, à commencer par le terrain de 38 hectares à l’extrémité du parc industriel Olivier-Chalifoux, au nord de l’autoroute 20. Elle cible également d’autres sites à travers la ville-centre et même du côté de Saint-Pie et de Saint-Damase, des options que la demanderesse a eu tort de rejeter d’emblée, selon l’UPA.
Une opinion partagée par Mario St-Pierre et Christian Martin, respectivement maires de Saint-Pie et de Saint-Damase, contactés après la parution de l’orientation préliminaire rendue par la CPTAQ dans notre précédente édition.
En somme, les contraintes évoquées par la MRC dans sa demande pour écarter les emplacements à Saint-Pie et à Saint-Damase sont pourtant surmontables, ont-ils affirmé au COURRIER. Bien sûr, si l’intérêt est présent de leur côté, il faut aussi que l’entreprise partage cette volonté pour qu’un éventuel projet aille de l’avant, ont-ils bien fait savoir.
À Saint-Damase, où se trouve l’usine actuelle, le maire Martin a d’ailleurs rappelé qu’avant de plancher sur une nouvelle construction, un projet de modernisation des installations, chiffré à 50 M$, était dans les plans de l’entreprise. Considérant la tournure du dossier, cette option, écartée depuis, pourrait bien redevenir envisageable, a-t-il évoqué. « On est bien ouverts à ça. Exceldor a toujours été un bon partenaire et un bon citoyen corporatif pour nous », a-t-il commenté.
Comme son collègue de Saint-Pie, il juge tout à fait réaliste que l’entreprise puisse assurer ses propres besoins en matière d’épuration ou d’eau potable. C’est aussi ce que soutenait l’UPA devant la CPTAQ, alors que la MRC, demanderesse dans le dossier, évoquait comme une contrainte l’incapacité de ces municipalités à fournir des infrastructures appropriées d’eau potable et de traitement des eaux usées.
Une question d’attitude
Plutôt que des défauts, c’est même des avantages que le maire de Saint-Pie a fait valoir pour sa municipalité. La présence du Centre de traitement de la biomasse de la Montérégie, qui transforme les matières provenant de l’industrie agroalimentaire en gaz naturel, pourrait par exemple représenter un partenariat intéressant pour l’usine d’Exceldor, a-t-il avancé. Conscient que le site visé à Saint-Hyacinthe est à proximité de l’autoroute 20, il rappelle également que l’autoroute 10 est accessible depuis Saint-Pie via la route 235.
« Saint-Damase pourrait très bien être le plan B et Saint-Pie, le plan C pour Exceldor », a commenté M. St-Pierre, laissant d’ailleurs savoir qu’il n’a pas apprécié les passages dans la demande de la MRC où elle écarte tout simplement sa Municipalité comme alternative pour accueillir ce projet. Après tout, il a lui-même appuyé cette démarche au conseil des maires, sans savoir qu’on allait présenter cet argumentaire. En résumé, pour les deux élus, l’objectif à atteindre dans ce dossier est de conserver Exceldor dans la MRC des Maskoutains.