Bar à smoothies santé, thés énergisants et cafés glacés, en plus d’être un centre de soins esthétiques, le Bar San-Thé-Nrgie et Beauté M-C, dans le secteur La Providence, devait ouvrir ses portes le 2 mai. Avec le début du déconfinement et l’ouverture des commerces, c’est finalement le 9 mai que l’entreprise a ouvert.
« Nous avons un peu hésité à ouvrir, c’est sûr, mais nous suivons les recommandations du gouvernement, alors nous avons foncé. Nous n’avons pas fait une ouverture officielle comme nous aurions voulu, mais nous avons de nouveaux clients chaque jour, ça va super bien! D’être deux partenaires avec deux concepts en un, ça nous facilite la vie aussi », indique Geneviève Gagné, copropriétaire avec l’esthéticienne Marie-Christine Jodoin. Cette dernière a commencé à offrir des soins esthétiques à ses clients le 1er juin seulement, tel que demandé par les autorités sanitaires.
Cependant, certains trouvent beaucoup plus difficile de rentabiliser un commerce dans les circonstances actuelles. C’est le cas de la salle de montre des Meubles La Vieille Palette, installée sur la rue des Cascades depuis à peine deux mois. « Avec les mesures que le gouvernement demande, les masques et tout cela, j’ai juste décidé de ne pas ouvrir pendant la COVID. Les clients peuvent venir au local sur rendez-vous seulement. Et sincèrement, pour moi, la piétonnisation de la rue Cascades m’a nui énormément. Je regarde déjà pour rediriger mon commerce vers les Galeries très bientôt », indique, plutôt amer, Steve Lewis.
Vive Internet
Dans certains cas, les réseaux sociaux ont très bien servi les nouveaux commerçants. Depuis l’ouverture de leur commerce, le Bar San-Thé Nrgie offre la possibilité à sa clientèle de passer sa commande par le biais de la messagerie instantanée Messenger et de venir ramasser le tout sur place. Aussi, les gens qui le désirent peuvent demeurer dans leur véhicule et attendre leur commande en toute sécurité.
Chez Ann+Sofia, une utilisation judicieuse des réseaux sociaux a carrément permis à la nouvelle boutique de survivre. « Ce fut un plus pour nous, assurément. Depuis le mois de mars, nous mettons constamment des vidéos en ligne avec nos vêtements et, même si nous n’avons pas de site transactionnel en ligne, les clientes intéressées nous indiquaient les morceaux qu’elles souhaitaient voir et je me déplaçais chez elles pour l’essayage, avec toutes les précautions de mises. Et c’est toujours possible si certaines ne veulent pas venir en boutique. C’est ce qui nous a permis de nous faire connaître avant même de rouvrir le 5 mai. Ce n’était pas le timing idéal, c’est sûr, mais nous sommes 100 % positives. Nous avons maintenant un très bon réseau », ajoute Mme Michaud.
Redécouvrir Saint-Hyacinthe
La Crèmerie St-Louis, dans le secteur Saint-Joseph, a ouvert il y a un mois. Projet de retraite de Guy Courtemanche, la crèmerie s’est immédiatement adaptée à la situation sanitaire avec des plexiglas énumérant leur menu. « Nous avons un très bel été, il fait très chaud, et plusieurs jeunes familles viennent nous visiter en soirée. Nous ne regrettons pas du tout d’avoir ouvert malgré la COVID », soutient Hélène, l’épouse de M. Courtemanche.
Ainsi, dans plusieurs cas, ces nouveaux commerces permettent aux gens de sortir, de redécouvrir Saint-Hyacinthe, dans un été où les voyages en dehors de la province sont quasi inexistants et où plusieurs personnes ont fait le choix de passer leurs vacances à la maison.
L’ouverture le 4 juillet de la boutique Tite Frette, spécialisée en bières de microbrasseries, est aussi la preuve qu’un nouveau commerce peut faire sa place même en période pandémique. « C’est Sylvain Gervais [de Saint-Hyacinthe Technopole] qui nous avait approchés pour que nous ouvrions une succursale de Tite Frette à Saint-Hyacinthe avec une subvention qui couvre notre loyer pour un an. Alors, même en temps de COVID, cette subvention nous aide, nous soutient et nous permet de couvrir nos frais. Mais bon, ce fut toute une aventure, nous avions en main nos clés et le confinement a débuté! Début juillet, même si tout n’était pas fin prêt, nous avons décidé de nous lancer quand même et nous avons reçu un accueil incroyable des Maskoutains depuis ce temps », raconte Karl Magnone, copropriétaire avec Jérémie Poupart.
« Avec la rue piétonne les week-ends, les gens passaient à pied devant la boutique et étaient très curieux d’entrer faire leur tour. Vous avez des stationnements gratuits partout au centre-ville à quelques pas et nous sommes agréablement surpris par le centre-ville avec son décor, la musique, les fleurs. Pour l’instant, nous faisons presque le même chiffre d’affaires que notre plus grosse succursale à Saint-Jean-sur-Richelieu », constate-t-il.
Pour l’ensemble des commerçants consultés, le port obligatoire du masque est très bien respecté par la clientèle et ne cause pas de problèmes précis au succès de leur entreprise.