Le 29 juin, la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) a rendu une orientation préliminaire négative dans la demande de dézonage d’une superficie agricole de 23,64 hectares déposée par la MRC des Maskoutains. Ce vaste terrain est celui visé par le manufacturier pour y ériger un abattoir qui serait ainsi situé à proximité des bretelles d’accès à l’autoroute 20.
Ce refus de la CPTAQ précède une décision finale qui sera rendue prochainement dans ce dossier majeur pour le développement économique de la Ville de Saint-Hyacinthe.
« Nul doute qu’un projet aussi structurant que le nôtre contribuerait à la relance économique de la région une fois que la pandémie de la COVID-19 sera derrière nous. C’est dans ce contexte particulier que l’orientation préliminaire de la CPTAQ du 29 juin dernier nous déçoit grandement », écrit René Proulx.
« Au cours des 15 derniers mois, nous avons intentionnellement respecté le processus, initié par la Ville de Saint-Hyacinthe et repris par la MRC des Maskoutains, tout en faisant valoir nos points aux parties prenantes. La démarche devant la CPTAQ se poursuivra maintenant par la tenue d’une rencontre publique à laquelle nous participerons activement, dans un ultime effort afin que notre projet se réalise ici, en Montérégie », poursuit avec conviction le dirigeant.
Les deux principales usines d’Exceldor sont situées à Saint-Anselme et à Saint-Damase. Les installations de Saint-Damase où travaillent plus de 250 employés sont jugées désuètes et doivent être remplacées.
« Conséquemment, nous avons pris la décision d’implanter notre nouvelle usine en Montérégie, et ce, dans le cadre d’un projet évalué à 200 M$ qui sera le plus important jamais réalisé par notre coopérative et qui fera passer le nombre d’employés de l’usine de 250 à 600 », précise M. Proulx.
Opposition de l’UPA
L’Union des producteurs agricoles (UPA) s’est farouchement opposée à l’agrandissement du parc Olivier-Chalifoux en zone agricole en prétextant la rareté des bonnes terres.
Le puissant syndicat a proposé diverses alternatives, comme la disponibilité d’un terrain de 17 hectares situé dans la Cité de la biotechnologie ou encore des sites potentiels situés dans les municipalités de Saint-Damase et de Saint-Pie.
« Après avoir analysé rigoureusement toutes les options d’emplacements possibles, dont celles proposées par l’UPA de la Montérégie, et ce, en fonction des critères que nous nous étions fixés, il s’est avéré que le seul site qui répond réellement à nos besoins demeure celui de l’avenue Pinard à Saint-Hyacinthe, en bordure du Parc industriel Olivier-Chalifoux », soutient le PDG d’Exceldor.
Aucun plan B
René Proulx confirme dans sa missive qu’aucun emplacement alternatif n’est envisagé dans le cas d’une décision négative de la CPTAQ. Il réfute aussi la rumeur d’une relocalisation à Drummondville.
« Étant donné que nous croyons énormément au potentiel de la région et aux racines profondes que nous y avons, nous n’avons nullement l’intention d’abandonner. Baisser les bras ne fait définitivement pas partie de l’ADN de notre coopérative. La position de la CPTAQ ne modifie donc en rien notre volonté de nous établir sur le terrain visé à Saint-Hyacinthe. »
Fondée en 1945, la coopérative Exceldor est devenue au fil des années un chef de file de l’industrie de la volaille au Canada en réalisant un chiffre d’affaires annuel de plus de 1 milliard de dollars.
Nous reproduisons intégralement la lettre que René Proulx a adressée au COURRIER. Vous pouvez y accéder en cliquant ici.