Devant la tournure que prend le dossier et compte tenu de l’envergure exceptionnelle de ce projet, l’intervention de la communauté d’affaires à ce moment-ci se veut un signal d’alarme. « Il y a urgence. Il faut que ça se fasse », a clairement fait savoir Jean Fontaine, président de Jefo, lors d’un entretien avec LE COURRIER. En plus d’être signataire de la lettre, il a été l’hôte la semaine dernière d’une rencontre entre plusieurs intervenants régionaux en faveur du projet, qui ont ensuite convenu d’y aller d’une intervention publique. La sortie coïncide également avec l’appel du maire Claude Corbeil, qui sollicite maintenant des appuis de tous les milieux.
Pour Jean Fontaine, il faut absolument laisser la coopérative « se moderniser » en construisant sa future usine d’abattage afin de remplacer les installations vieillissantes de Saint-Damase. Tout acteur économique aussi « innovateur » devrait être le bienvenu à Saint-Hyacinthe, a-t-il continué en insistant sur les « retombées économiques phénoménales » associées à un tel investissement.
L’homme d’affaires invite donc ceux qui s’opposent au projet à voir les considérations à long terme dans ce dossier. Une telle usine dans la région viendrait effectivement « protéger la sécurité financière des producteurs de volailles » et par le fait même augmenter le potentiel de leurs terres, a-t-il fait valoir.
D’un point de vue environnemental, le site visé viendrait également réduire de façon importante le transport de poulets par véhicules lourds hors de la région, la transformation étant actuellement « plafonnée » à l’usine de Saint-Damase. De plus, l’histoire d’Exceldor est en Montérégie et la coopérative tient à garder ses employés qualifiés, a ajouté l’entrepreneur, qui parle au final d’une « localisation stratégique » idéale.
Ajouté au fait que la perte en terres agricoles sera compensée, Jean Fontaine dit « chercher encore les objections valables » à ce projet, qui pourrait « devenir une fierté » pour Exceldor et pour la région. Pour lui, il est impensable que le projet tombe à l’eau tant les enjeux sont importants. Il se dit ainsi confiant que le « gros bon sens » l’emportera et qu’une solution négociée soit trouvée. Sinon, la communauté d’affaires demande clairement au gouvernement d’intervenir avec une « décision favorable » à la réalisation du projet.